Montauriol

François Fabre rapporte une légende:

 

..."En effet, dans cette dernière localité, il était dit que trois géants avaient, dans des temps fort anciens, élu domicile à

Montauriol, lieu situé dans le territoire de Caudiès, en bordure de la Forêt des Fanges. 

Quelles étaient les ocupations de ces nouveaux venus? Personne ne l'a dit. 

 Mais, là où on est affirmatif, c'est quand il s'agissait de la force inouïe des géants."

Le premier recensement de la population qui date de 1841 (archives.cd66.fr) signale la présence du couple Antoine Jourda, cultivateur et sa femme Jeanne Vidal ainsi que leurs 2 filles Marthe et Marie.

Sur le recensement de 1856,  figure 1 ferme habitée par Louis Rieuvernet, 41 ans, cultivateur, sa femme Marie Didiot et leurs 2 filles.

En 1866, sont groupés Montauriol et les Adoutx.

Le recensement de 1876 note le couple Benoît Cabanié- Marie Anne Dupoy que l'on va retrouver sur le recensement de 1886 occupant alors l'une des 2 maisons de Montauriol. Ils sont alors agés d'environ 75 ans.

L'autre maison abrite le couple Baptiste Rieuvernet 32 ans, sa femme, ses enfants Étienne, Augustine et Pauline, ainsi que sa mère de 74 ans (Marie Toustou geneanet.org)

 

Journal La Fraternité 22 juin 1887 (gallica.bnf.fr)
Journal La Fraternité 22 juin 1887 (gallica.bnf.fr)

En 1891, soit 5 ans plus tard sont toujours inscrits les 3 enfants Rieuvernet à savoir Étienne, Augustine et Pauline, mais plus de trace de leurs parents. Ils vivent avec leur oncle Pierre Baux et sa femme, Marie Lagarde dans la seule maison répertoriée à Montauriol. En fait, la femme de Baptiste Rieuvernet foudroyé,  Jeanne Maie Lagarde a épousé en seconde noce Pierre Baux en 1890. (geneanet.org)

 

 Sur les recensements de la population de Caudiès qui sont en ligne jusqu'à année 1906, Montauriol est noté pour la dernière fois avec 1 maison en 1896.

Patrice Palmade apporte les renseignements suivants:

"-Mon grand père matenel s'appelait Adrien Rieubernet

(Le nom de famille vers 1813 était Rieuvernet Erreur de transcription b pour v

-Il m'a raconté que ses ancêtres (Rieuvernet) avaient fui la ville de Rabastens au dessus de Toulouse pour se réfugier sur le plateau de Montoriol, donnant le nom de Rabasteins figurant sur la carte de l'état major 1820 1866 (Contrairement à Montoriol).

-La 1ere arrivée fut faite au dessus de l'actuel Rabasteins  et mon grand père m'y a amené pour voir les ruines de maisons qui existent encore aujourd'hui."

Le site Geneanet.org permet d'approfondir:

 un certain François Rieuvernet (Riouvernet sur l'arbre confié parPatrice Palmade) est né le 27 février 1696 à Rabastens, Tarn, Midi-Pyrénées, et s'est marié le 20 janvier 1725 à Caudiès-de-Fenouillèdes, avec Magdelaine Gasc  (1698-1778). Sa mère née dans le Tarn y est décédée en 1710 à 45 ans. C'est probablement lui (peut-être avec son père) qui a été le premier réfugié à Montauriol. Le motif de l'exil est inconnu.

Généalogie Rieubernet (Patrice Palmade)
Généalogie Rieubernet (Patrice Palmade)

Les ruines des maisons de Montauriol sont notées sur la carte IGN,et ont pu être photogaphiées (murs,puits,tuiles).

Cliquer sur les photos pour les agrandir.

geoportail.gouv.fr
geoportail.gouv.fr

Les photos aériennes (1950-1960) du site Géoportail montrent bien les enclos de Montauriol avec leurs murs en pierres sèches, photographiés en novembre 2020 par Dominique Boyer. (Cliquer sur les photos pour les agrandir)

geoportail.gouv.fr
geoportail.gouv.fr

Un peu d''histoire de Montauriol...

Louis Fédié en 1880, dans son livre sur le Comté du Razès, la retrace:
"...Après avoir uni la ville de Caudiès à la couronne, les rois de France disposèrent d'une partie de son vaste territoire et y créèrent deux fiefs au commencement du seizième siècle. ...Le second fief eut pour engagiste Pierre de Montesquieu*, seigneur de Saint-Louis. Il se composait d'un immense territoire appelé Montauriol, et qui s'étend de la forêt des Fanges jusqu'aux portes de Caudiès. Il y a un demi-siècle ce quartier qui se mesure par centaines d'hectares de terres vagues, appartenait pour les deux tiers à la famille de Damian et pour un tiers à la commune de Caudiès à titre de cantonnement ou de représentation de ses droits d'usage. Grâce à  l'initiative désintéressée et aux efforts persévérants d'un homme** qui fut placé pendant plusieurs années à la tête de l'administration locale toutes les terres appartenant à la famille de Damian furent acquises, en 1833, par une association de propriétaires de la commune. Plus tard, au moyen d'un bien modique sacrifice, la commune de Caudiès fut mise en possession de ce terrain, appelé les vacants, et qui offre de si grandes ressources pour l'affouage et pour la nourriture de nombreux troupeaux de chèvres et de moutons." ...

Notes:

* Pierre de Montesquieu de Roquefort, seigneur de Saint-Louis, de Soulatge, de Trilla et de Caramany (1595-?) marié avec Anne d'Hautpoul  dont le père est baron de Rennes-Le Château (geneanet.org).

**Audouy (François Martin)

 Le Journal des Pyrénées Orientales du 11/03/1832 publie cette annonce judiciaire.

Une dizaine d'années plus tard survient un procès  opposant à l'état Audouy, cessonniaire des héritiers Damian.

On trouve également des traces de procès à Foix car le domaine Damian concernait Caudiès mais aussi Pamiers.

De plus, une action judiciaire avait été lancée à Pézilla, commune qui à l'époque était sur le territoire de Caudiès.

Motauriol Procès analyse
retronews.fr

Ce procès a été retentissant non seulement à Perpignan, mais aussi dans la capitale.

Audouy (Martin François)  cessionnaire des héritiers de la famille Damian, résidait au Château de Teissac.

Dans le journal La France du 11/8/1843, est montré l'enjeu (article ci-dessus).

Les joutes au tribunal de Perpignan ont été rapportées dans le Journal des Pyrénées Orientales du19 août 1843 (ressourcespatrimoine.laregion.fr).

En 1845, est notée la jurisprudence de l'affaire dans "le Dalloz"

(Jurisprudence générale du royaume en matière civile, commerciale et criminelle : ou Journal des audiences de la Cour de cassation et des Cours royales / par M. Dalloz,... et par M. Tournemine,...gallica.bnf.fr)