Armagnac,  Joseph, notaire

 

1869 - 1943

G.Normand - FENOUILLÈDES n°5
G.Normand - FENOUILLÈDES n°5
Acte de naissance (archives.cd66.fr)
Acte de naissance (archives.cd66.fr)

Il est né à Caudiès le 27 août 1869, d' Alexis Armagnac, notaire, et de Amigues Léonie.

Son frère aîné, né à Couiza en 1867, est décédé à l'age d'un an et demi.

il a un frère cadet, Georges, Marie Alexis, né le 24/03/1873.

Quand il se marie le 8 février 1898, à Caudiès de Fenouillèdes avec Louise Marie Rose Olive (1872-1956 geneanet.org). Il est déjà notaire et son père à la retraite.

Acte de Mariage (archives.cd66;Fr)
Acte de Mariage (archives.cd66;Fr)
Armagnac maison
La maison du Notaire et le parc Louis Olive en 1900 (photo J. Armagnac extraite du livre Vergès et Mérou)
googlemap 2021
googlemap 2021

Cette photo de 1909 montre l'entrée de la propriété sur ce qui était alors " La Promenade" (maintenant avenue du Roussillon) et au fond un berger et ses moutons venant du village.

Coll. Dominique Boyer
Coll. Dominique Boyer

Les recensements de la population de Caudiès  confirment qu'il réside dans la maison avec sa femme et sa belle-mère.

Son beau-père le Capitaine Antoine Louis Raymond Olive (Fils du meunier Antoine Olive), Engagé volontaire, Capitaine au13ème régiment de ligne, Chevalier de la Légion d'honneur est décédé en Décembre 1900. Le parc de la propriété porte son nom.

 

Ce cliché, extrait du livre Verges et Mérou, montre une propriété  achetée grâce aux actions du Canal de Panama.

Panama (cliché  Armagnac)
Panama (cliché Armagnac)
JO 8/7/1903 gallica.bnf.fr
JO 8/7/1903 gallica.bnf.fr

Dans le Journal officiel du 2 août 1910, lui est attribuée une mention honorable comme Président de la Société Mutuelle de Caudiès de Fenouillèdes

Palmes académiques: nommé officie d'académie (J.O 9 janvier 1909) in journal du notariat 1909 p144

 nommé officier d'instruction publique (J.O. 10 mars 1914)

En 1935 et 1936, il est noté comme membre actif de la Société agricole, scientifique littéraire des Pyrénées-Orientales (Société Agricole , vol 56, 1936 - gallica.bnf.fr)

Amoureux et historien de son village, ses écrits nombreux et épars font  toujours référence, même si certains ont fait l'objet de quelques rectifications documentées. Certains sont publiés dans le Messager de Notre-Dame de La Val, journal paroissial qu'il avait co-fondé avec l'Abbé Jean Jouret en 1923.

Au décès de Joseph Armagnac, tous ses documents ont été donnés par son épouse aux archives départementales. (Renseignement donné par son petit-neveu Pierre Armagnac).

Dans la table mensuelle du Journal officiel de La république française de novembre 1946, est relevée cette publication.

gallica.bnf.fr
gallica.bnf.fr

Est reproduit un texte hommage écrit par Pierre Tiburce, en septembre 2014.

                                                        JOSEPH ARMAGNAC 1869-1943

                 A la mémoire d'un pionnier de la mise en valeur du patrimoine caudiésien.

 

Notaire, conseiller municipal d'un village qu'il aimait passionnément, Joseph Armagnac a par ses écrits fait connaître aux Caudièsiens la richesse de leur terroir et a œuvré pour la conserver, qu'il s'agisse des monuments mais aussi de l'histoire, de la langue et des arts. Par sa créativité, il appartient lui-même au patrimoine.

 

L'historien.

C'est le premier historien du village. Avant lui, Louis Fédié, son parent par alliance, avait publié quelques pages sur Caudiès, et Louis Just s'était intéressé à Notre-Dame de La Val. Mais c'est Joseph Armagnac qui publia les premières études fouillées d'histoire locale et on se réfère toujours à ses travaux.
On lui doit de nombreux textes éparpillés et non totalement recensés, surtout publiés dans la Revue d'histoire et d'archéologie du Roussillon puis dans le Messager de Notre-Dame de La Val, une revue abordant les sujets les plus variés, qu'il avait cofondée avec l'abbé Jouret, publiée entre les deux guerres. Retenons surtout ses travaux sur l'histoire de Caudiès sous la Révolution, tels que :
-Les premières journées de la Révolution à Caudiès, (1900).
-La contribution patriotique, les biens privilégiés et les biens nationaux à Caudiès en 1789, (1902).
-François Roussel, membre du Directoire du département et le pays de 
Fenouillèdes pendant l'invasion espagnole de 1793.

Dans ces textes est décrit avec ferveur et précision le déroulement de cette période sombre et épique, en utilisant à l'évidence de nombreuses archives manuscrites mais aussi la mémoire locale. Avec des accents dignes de Michelet, son élégante prose exprime dans une langue fluide où se mêlent volontiers l'émotion et le lyrisme un attachement profond à son village et aux valeurs de la République naissante.
Et parmi d'autres sujets:
- Caudiès pendant l'épiscopat de Nicolas Pavillon (1900),
-L'évêque d'Alet Nicolas Pavillon et les pères Augustins de Caudiès (1902), -Notre Dame de La Val (1902, 1913).

 

L'artiste.

Il était dessinateur, poète, musicien amateur de mandoline, de guitare, de piano, de flûte et de chant.
Pour les Caudiésiens il est surtout resté le mémorable parolier et compositeur des hymnes locaux que sont La Caoudiérenco
et A la Desquièro, ce dernier composé à l'âge de vingt-quatre ans. *

La chorale locale, justement nommée la Caoudiérenco, les chante aujourd'hui encore dans les nombreuses circonstances où le village aime renouer avec ses racines.
Esprit curieux et novateur, on lui doit les premières photographies de Caudiès, antérieures à 1900, ainsi que des portraits parfois révélateurs d'un goût pour les trucages et la fantaisie.

 

L'occitaniste.

Il a défendu l'usage de « Noste lenguo mairalo » à une époque où l'on interdisait aux élèves de parler «patois». Son vibrant plaidoyer de 1926 en faveur de l'usage d'un occitan qu'il maîtrisait parfaitement et écrivait à la manière mistralienne est repris, tel un manifeste, dans presque tous les numéros de l'actuelle revue Fenouillèdes.

Il se termine ainsi: « Notre langue méridionale exprime l'âme même de notre midi latin. Elle fait partie du patrimoine national, du patrimoine humain, nous n'avons pas le droit de la laisser mourir ».


Le défenseur du patrimoine communal.

Soucieux des intérêts du village, il fut le rapporteur de l'affaire du pré du Saint-Sacrement et son action fougueuse permit de faire confirmer en 1909 par arrêté préfectoral l'appartenance du pré à la commune. Cette « reconquête », selon son expression, trouva ensuite sa consécration par la décision du conseil municipal d’apposer une plaque commémorative et de changer le nom du pré qui devint « de la Fédération ». Cet hommage s'adressait aux Caudièsiens de la Révolution qui tinrent en ce lieu la première fédération de France mais aussi à Joseph Armagnac qui avait fait connaître cet événement historique et en avait souligné la portée.

 

Le conservateur du patrimoine.

Conservateur généreux et désintéressé, œuvrant constamment avec l'abbé Jouret, autre caractère bien trempé, J. Armagnac a initié et largement financé la réfection (1924-1934) du mur-rempart sud de N.D. de La Val puis la construction de l'échauguette (1936), mettant en valeur et en sécurité des sculptures médiévales. Aidé par les dons qu'il suscitait, le tandem s'attacha aussi à embellir tout le site: plantations d'arbres, nivellement des pentes en terrasses, aménagement de fontaines, etc., à l'origine du bel ensemble paysager dont nous profitons aujourd'hui.

 

______________________ Pierre Tiburce, septembre2014

 

* Note du webmaster: La Caudierenco telle qu'on la connait aujourd'hui, a bénéficié de l'arrangement (paroles et musique) de Robert Rieux, chef d'orchestre professionnel. Un chapitre lui est consacré parmi les artistes caudiésiens.

LES ÉCRITS

Joseph Armagnac a décrit Caudiès à différentes  époques:

- Au Moyen-Age

- Pendant les guerres de religion

- Sous l'épiscopat  de Nicolas Pavillon

- Pendant la révolution

Caudiès sous l'épiscopat de Nicolas Pavillon.

Cet article est publié dans la Revue d'histoire et d'archéologie du Roussillon en 1903 (cliquer sur les vignettes pour les agrandir) et dans le Messager De Notre-Dame de La Val.

Cet article est disponible à la Médiathèque de Perpignan ainsi que "L’évêque d’Alet, Nicolas Pavillon et les pères augustins de Caudiès (1640-1677) publié en 1902.
Sont également consultables "La Contribution patriotique. Les biens privilégiés et les biens nationaux à Caudiés en 1789" (livre) et  Caudiés pendant le gouvernement révolutionnaire (article).

Caudiès au XVIII siècle

dans différents numéros du Messager de Notre-Dame de La Val (1934,)

Le Pré du St Sacrement

Dans l'ouvrage d'Albert  Bayrou, "Caudiès à la recherche du Passé" (1996), donné pour le site par le regretté Claude Millé, est reproduit le texte manuscrit de Joseph Armagnac argumentant la volonté de "récupération" du "Pré dit du Saint-Sacrement, par la Commune de Caudiès. Ce texte est publié ici. Pour le lire, cliquer sur les photos.

En 1936, Joseph Armagnac  retrace l'histoire du Pré dans le Messager de Notre-Dame de La Val.

La Veu del Canigó

 

Il s'agit d'une revue fondée en 1910 par Horace Chauvet (1873-1962), homme politique et journaliste, passionné de langue et culture catalanes.

 

- En 1913, Joseph Armagnac y publie un article sur le Château de Puilaurens, illustré par Paul Balmigère.

- encore en 1913 sur les Portes de Saint Louis, illustration Paul Balmigère. (médiathèque Perpignan)

Le château et les vicomtes de Fenouillet font l'objet d'une publication dans deux numéros en juillet 1913, encore illustrés par Paul Balmigère. (coll. Dominique Boyer)

Cet  article sur Notre-Dame de La Val a été publié une première fois en juin 1913, le Messager de Notre-Dame de La Val n'avait pas encore été créé. Les dessins sont toujours de Paul Balmigère.

LE MESSAGER DE NOTRE DAME DE LA VAL

Dans ce bulletin paroissial, cofondé avec l'Abbé Jouret,  Joseph Armagnac a publié sous la forme de "Notes d'Histoire Locale" divers articles concernant Caudiès  ou ses alentours (Château de Puilaurens, la famille du Vivier),- dont certains avaient déjà été publiés dans la Veu del Canigó, ,..).

Vous pouvez retrouver sur le site, certaines de ses publications dans leur intégralité, en cliquant sur les boutons dédiés:

Il y a aussi publié des articles sur la forêt des Fanges et sur notre montagne, car il aimait beaucoup faire des promenades comme en a témoigné Simone Boyer...

En marge du texte, l'annotation au crayon "Final", écrite par François Boyer, renvoie au texte du premier spectacle "Son et lumière" de Notre-Dame de La Val.

Il a aussi décrit dans le Messager une "Excursion aux Bouillouses"(suit un extrait). Il faut dire que l'Abbé Jouret avait été curé à Angoustrine  et y avait même cartographié en relief le massif du Carlite.

Pendant la guerre de 1914-1918,  lors de laquelle les Bulgares sont alliés aux Allemands, la presse régionale rapporte ce "fait divers", d'abord dans le Cri Catalan, journal satirique, repris dans d'autres journaux. Ici L'Éclair du 26/12/1915 (gallica.bnf.fr).

Claude Millé avait donné pour le site les documents correspondants.

On ne saurait terminer ce chapitre sans évoquer son petit-neveu:

Pierre Armagnac

1940-2022

Photo prise parAndré Tricoire en 2019
Photo prise parAndré Tricoire en 2019
lindependant.fr (article de Laetitia Vichery)
lindependant.fr (article de Laetitia Vichery)

Vous pouvez retrouver des photos des différentes pièces qu'il avait écrites pour être jouées lors de la fête de la fédération, et sa visite commentée de l'église paroissiale, en cliquant sur les boutons dédiés

Pierre Armagnac était aussi le Président d'honneur (2019) d'Arts en Fenouillèdes (association qu'il avait cofondée en 2003). Lors de l' exposition d'été de 2022, hommage lui avait été rendu en accrochant quelques unes de ses œuvres, des pastels (photos Andrée Tricoire).

D'autres œuvres sont déjà présentes  dans différents chapitres du site, en particulier concernant Notre-Dame de La Val et le village, et son poème sur le Col Saint Louis figure au chapitre de la route du même nom.

Merci à Andrée Tricoire, présidente d'Arts en Fenouillèdes, qui a aidé à réaliser ce chapitre sur Pierre Armagnac pour les JEP 2023.