Lorsque le village de Caudiès était limité au "Fort", il ne possédait qu'une petite chapelle située dans l'angle sud-ouest, entre l'ancienne prison et la mairie. Cette minuscule chapelle, devenue plus tard chapelle des pénitents blancs, fut interdite par l'évêque Nicolas Pavillon car elle tombait en ruine (1643) et désaffectée à la fin du XVIIIe siècle.
L'extension de Caudiès après la réunion du Languedoc au royaume de France, fit que Notre-Dame de Laval devint église paroissiale. (Joseph Armagnac in La Veu del Canigò, 64, 1913)
L’insécurité due aux guerres de
religion avait nécessité le transfert du lieu de culte paroissial de Notre-Dame de La Val vers un nouvel édifice construit à l’abri des fortifications du village. L’église est consacrée à la nativité de Notre-Dame et date de l’an 1583.
Elle était le chef-lieu d’un archiprêtré qui
comptait trente-trois paroisses au XIVe siècle.
Cet extrait de 1736 du Journal du Parlement de Toulouse ou recueil des Arrêts remarquables de ce même parlement témoigne de la présence à Caudiès qui était alors une Viguerie Royale, de Consuls, Marguilliers (administrateurs de paroisse) et Notaire. Les Marguilliers ont notamment en charge les ornements et décors des bâtiments de leur paroisse (Fabrique).
Après cette "affaire des bancs" (1736), est reproduite ici "l'affaire des chaises" (1808) que Philippe Coquin a pu retracer en consultant le livre de comptes de la fabrique de Caudiès. La chaise se loue une livre par an. Quarante deux chaises sont louées pour l'année 1775/1776. Un banc se loue trois livres...Mounès Delbouix possède son propre banc à titre personnel et paie vint quatre livres en 1778.
Caudiès doit à Nicolas Pavillon, évêque d'Alet de 1637 à 1677, des transformations du village et notamment de l'église paroissiale, comme l'a écrit Joseph Armagnac dans la Revue d'histoire et d'archéologie du Roussillon en 1903 (rosalis.bibliotheque.toulouse.fr):
"...Malgré les circonstances les plus défavorables, ce fut sous l'épiscopat de Pavillon et grâce à son intervention active et dévouée, que Caudiès, où les guerres étrangères et religieuses avaient semé la ruine pendant le xvie siècle (1), se releva de ses cendres et commença à prendre sa physionomie actuelle, comme nous le verrons plus loin, par la construction d'un nouvel hôtel de ville et d'un nouveau presbytère, l'agrandissement et l'embellissement de son église, ..."
(1)La dernière incursion des Espagnols à Caudiès est du 6 novembre 155. Ce jour-là ils s'emparèrent de la ville et y mirent le feu. Les calvinistes dévastèrent le pays de 1570 à 1596.
Registre des contrats du chapitre St-Just et St-Pasteur de Narbonne.
– Fol. 17 : Délibération de la communauté de Caudiès relative à la construction d’une maison presbytérale audit lieu (10 octobre 1655). –
Fol. 171 : Vente faite au chapitre par Jacques Jaubert, bourgeois de Caudiès, d’une maison et patu pour servir de maison presbitérale (15 juin 1660).
Paul Laurent, ancien élève de l'école des Chartes, ancien archiviste du département de l'Aude, a publié en 1887, des " Notes sur quelques retables de l'ancien diocèse de Narbonne". Il cite un retable sculpté en 1662, par Cazalbon, sculpteur narbonnais, pour l'église de Caudiès, travail sûrement considérable puisque payé 700 livres. Pour ce travail, il fut aidé par Jean Rozier, de Caudiès. (Dans Bulletin de la commission archéologique de Narbonne 1901. bnf)
In Registre des contrats du Chapître de Saint Just et Saint Pasteur de Narbonne (Archives Départementales de l'Aude)
moy, avec tous les embellissements nécessaires ; comme aussi fairont lesdits entrepreneurs un marchepied, bois noyer, pour ledit grand autel, à trois degré et un marchepied du mesme bois au devant des créden Fol. 231 : Marché passé avec Pierre Casalbon, sculpteur de Narbonne, et Jean Rosier, sculpteur de Caudiès, pour la construction du rétable de Caudiès (11 mars 1662) : « ... Premièrement, seront teneus lesdits entrepreneurs de faire ledit rétable conformément au dessein quy en a esté faict, signé des parties et remis vers ces, toute laquelle besoigne, ils seront teneus de faire et d’avoir mise à perfection, entre icy et la prochaine festivité de la Noël, moyenant la somme de 700 livres. ... »
Dans ce même registre, il est transcrit:
Fol. 264 : Marché passé avec Barthélemy Aurès, peintre de Narbonne, pour faire les deux tableaux du rétable de l’église de Caudiès (25 février 1669) : « ... sçavoir, l’un, au milieu du maître autel de ladite église, et l’autre, au costé dudit autel... en cellui du milieu, un crucifix avec les figues de la Vierge et de St Jean l’évangéliste aux cos-tés, avec les décorations et nuages nécessaires, et au tableau du costé de l’autel, sera représenté la figure de St Joseph, tenant par la main le petit Jésus, et au desus, sera le Saint-Esprit, avec les autres embellissemens et desseins, qui ont été convenus d’entre M. Tournier, archiprêtre de Fenouillèdes, à ce commis par le chapitre, et ledit sieur Aurès... et ce moyenant la somme de 160 livres. ... »
Dans ce même registre, il est encore noté:
Fol. 33 : Pris fait avec François Lesur, maître orfèvre de Narbonne, pour la confection d’une croix, et d’un ciboire d’argent, destinés à l’église de Caudiès (28 avril 1657) : « ... Une crois et un ciboire d’argent du mesme tiltre que les poinsons de Paris ; sçavoir ladite croix, de poidz de dix mars, lesquels croix et ciboire, ledit sieur Leseur s’oblige de faire, et avoir parfaict par tout le prochain mois de juillet, de la mesme façon et forme que les dessains remis vers ledit sieur Leseur, signé de touttes parties, sauf pour le fleuron du mitan de la croix quy est fait en forme de fleur de lis, lequel sera faict de la mesme façon que les fleurons des deux costés ; comme faira aussy ledit Leseur, d’un costé de ladite croix, un crucifix, et de l’autre une vierge, le tout proportionné à ladite croix et suivant les grands modelles, qu’il en a exibés et retirés ; l’argeant de laquelle croix et dudit ciboire, ledit sieur Trinquier, vicaire perpétuel de l’église parochielle de Caudiès, sera tenu de payer audit sieur Leseur, à raison de 29 livres tournois le marc, de la qualitté susdite ; et oultre ce de luy payer la somme de 69 livres tournois, pour la façon, tant de la dite croix que dudit ciboire ...»
Il est également fait allusion à un incendie survenu en 1752:
" ...de la somme de 50 l. tenue en compte à M. Dufour, fermier de Caudiès, qu’il a payée à Me Estève, curé de ... que le chapitre luy a accordé pour contribuer à l’opération qu’il a esté obligé de faire à l’églize dudit lieu, causée par l’incendie qu’il arriva dans le mois de juin de l’année 1752... »
Philippe Coquin a analysé le livre des comptes de la Fabrique de Caudiès, conservé aux archives départementales et a noté différentes dépenses, dans son article publié dans le n° 40 de "Fenouillèdes":
- pour l'exercice 1771-1772 concernant la démolition de la vieille balustrade du choeur et son remplacement par une en fer (396 livres) qu'il a fallu peindre et dorer (60 livres), en même temps que la chaire (177 livres).
La fiche de l'inventaire des monuments historiques concernant la balustrade de 10 mètres, en fer forgé, établie par François Fabre en 1972 comporte des renseignements notés dans les registres des recettes et dépenses de la marguillerie de Caudiès (ressourcespatrimoines.laregion.fr):
-1772: - pour la balustrade en fer, payé à Rouby - 396 livres
- teinture et dorure de la balustrade - 60 livres
- 1773: Pour avoir donné un second vernis à la balustrade 6 livres
- en 1771 le chapitre de Narbonne, partie prenante de la terre de Caudiès avait donné pour la balustrade 100 lives
- pour l'exercice 1791-1792 concernant l'achat de l'autel de marbre du couvent des Capucins de Perpignan (vendu comme Bien National à la Révolution).
Quant à Albert Bayrou (in Caudiès-de-Fenouillèdes, à la recherche du passé), il relève dans les délibérations consulaires:
- En 1677, 21 août - Lecture est faite, pendant la messe, de l'ordonnance de visite de l'évêque d'Alet.
Réparations à faire à l'église: Antoine VASSAL, menuisier, réparera les fons baptismaux.
- En 1680, 10 mars - Les deux cloches de la paroisse sont rompues. Lors de sa visite, l'évêque a demandé qu'on les fasse refaire par M. CHALOT, fondeur à Limoux, moyennant 150 livres.
- En 1688, 19 mai - Lors de la visite de l'évêque, il fut ordonné que les habitants feraient faire un bénitier de marbre dans les six mois, ce qui n'avait pu se faire à cause de l'imposition des deniers royaux.
- En 1699, il faut 184 l. pour réparer l'église et le clocher.
- En 1701, AGUILLON , peintre, a repeint les fonds baptismaux, .
- En 1723 - Il faut 100 l. pour réparer l'église.
En 1821, une donation faite à la fabrique de l'église est notée dans le Bulletin des lois de la République Française.
Dans le Bulletin de la Société Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyrénées Orientales de 1843, sont publiées les notes suivantes:
L'avocat Henri Tolra de Bordas qui en 1897 publia un ouvrage sur la vie de Pierre Orsoleo (928-987), Doge de Venise puis Bénédictin à saint Michel de Cuxa, évoque également en note la présence de la relique à Caudiès.
La balustrade en fer forgé, dont on voit ici un détail, a été inscrite à l'Inventaire des monuments historiques, à l'inititivede François Fabre en septembre 1972.
En 2013, Pierre Armagnac faisait visiter l'église paroissiale pour les Journées Européennes du Patrimoine et en a donné ce descriptif.
Le retable occupe tout le fond du choeur et comprend 3 tableaux:
- le tableau central représente la Crucifixion, avec la Sainte Vierge et Saint Jean,
- celui de droite, Saint Christophe faisant traverser le Jourdain qui porte le globe terrestre; ces deux toiles seraient dues à Barthélémy Aurès.
- le troisième, à gauche, représente Notre-Dame des Anges; cette toile, selon MM. Cauneille et Fabre, pourrait avoir été découpée dans un tableau plus grand que le cadre qu'elle occupe dans le retable et son auteur reste inconnu.
Ces 3 toiles du XVIIè siècle, sont encadrées de colonnes de style corinthien et de décors dorés de guirlandes de feuillage, de fleurs et de fruits. Le tout est surmonté d'une corniche denticulée et couronné d'un fronton curviligne, entouré d'angelots et de pots à feu.
Les murs latéraux adjacents au retable sont chacun couvert d'une très grande toile remarquable représentant respectivement à gauche et à droite la Décollation et la Conversion de Saint Paul (visite guidée Mr Patrimonio en août 2021).
La visite guidée avec Pierre Armagnac continue:
Mais l'église de Caudiès contient d'autres chefs d'oeuvre. Ces derniers sont répartis dans les six chapelles latérales plus celle des fonds Baptismaux, sise à l'opposé du choeur.
La première chapelle, en haut à gauche de la nef, dite "chapelle de la Nativité" outre l'harmonium pour l'accompagnement des chants, comprend une toile de la Nativité du XVIIe siècle.
La chapelle suivante, sise en-dessous de la 1ère, comprend une très belle statue de Ste Anne apprenant à lire à la Vierge, enfant. Ce groupe de bois sculpté et peint du XVe a subi un repeint au XVIIe. A remarquer l'expressivité des personnages et surtout les éléments du costume de la paysanne languedocienne du XVe, portés par Sainte Anne.
Cette statue avait été découverte par François Boyer, abandonnée dans le "grenier" accessible par l'escalier à vis du clocher de Notre-Dame de La Val. Il l'avait descendue et photographiée devant le portail d'entée. Installée ensuite dans la Chapelle, il ne manquait pas de signaler sa découverte à ses enfants ou à ses amis qu'il emmenait visiter Notre-Dame.
La photo n'est pas datée mais se trouve avec un album où sont classés notamment des clichés de Caudiès pris en 1929.
Visite avec Pierre Armagnac
La troisième chapelle, en descendant vers le bas de l'église, comporte un groupe sculpté figurant le Christ sur la Croix des Outrages (chargée ds instruments de la Passion) avec la Sainte Vierge et Saint Jean se tenant au bas de la Croix. Cette composition est en applique du mur de la chapelle.*
Sur l'autel de cette chapelle, trois petits reliquaires (deux ostensoirs et une châsse) contiennent des fragments d'ossements de divers saints dont Pierre Orsoleo, doge de Venise puis moine à St Michel de Cuxa et St Gaudéric, bien connu dans nos régions.
Cette chapelle possède encore trois statues posées sur son sol: St François d'Assise, Ste Thérèse de l'enfant Jésus et Ste Lucie portant la palme du martyre et une coupelle contenant (ou plutôt ayant contenu) ses globes oculaires. Ces statues en plâtre peint du XIXe sont conventionnelles, par contre trois autres sont d'un haut intérêt: dans une niche, située dans le mur de droite, nous pouvons admireront très belle piétà (ou Vierge de pitié) bois sculpté et peint du XVe; lui faisant face se tient un intéressant Christ à la colonne* (ou aux liens) bois sculpté polychrome du XVe.
*Fiche du Christ à la colonne, établie par François Fabre en Septembre 1972, pour l'Inventaire des Monuments Historiques: A l'époque cette statue était conservée au Palais des Rois de Majorque. Il s'agit d'une statue en bois d'environ 1,50 m, datant du X ou XIe siècle, représentant Jésus lié à un tronc d'arbre. Une main a été sciée. Le christ dont il s'agit est resté longtemps dans le clocher mélangé à toutes sortes d'objets détériorés. Les pieds étaient recouverts d'une épaisse couche de terre ou de poussière et commençaient à être fort mal en point. La restauration entreprise par les M.H. est maintenant terminée.
Il conviendrait de rendre le monument à sa destination normale, et de prendre les précautions pour sa conservation.
Note* sur le Christ des Outrages
d'après un article de Marcel Lacoste paru dans l'Indépendant de juin 2005
Le 9 mars 2004, la statue en bois polychrome le « Christ de la flagellation »du XVe siècle (classement en 1971), avait quitté l'église paroissiale de Caudiès pour rejoindre le centre départemental de conservation et restauration d'oeuvres d'art du conseil général.
Dans un premier temps, un état de conservation a été fait. Il a été constaté une attaque d'insectes xylophages ancienne mais limitée à la base de la statue, d'où le rajout d'un socle console ; une brûlure de la cuisse droite et une oxydation de la tige métallique sur la polychromie, des irrégularités de surface présentant quelques soulèvements, l'ensemble recouvert d'une patine sombre sur le bois. Traitement effectué Désinsectisation, nettoyage de la polychromie, retrait de la patine et éclaircissement du bois, refixage de la polychromie, consolidation des zones affaiblies, reprise de la fixation du Christ au socle et retouche avec couche finale de protection.
Les interventions de conservation restauration ont été effectuées par Christiane de Castaigner.
Le traitement par anoxie est l'oeuvre de Rafid Hamani ainsi que la mise en place in situ de la statue.
La réalisation de la console en bois et la structure en inox ont été accomplies par le service serrurerie du centre technique départemental Jean-Luc Morard.
Cette statue a retrouvé sa niche dans la chapelle du Christ de l'église Sainte-Marie en présence des élus municipaux, des paroissiens et paroissiennes, à l'occasion de la visite cantonale du président Christian Bourquin et de son vice-président Pierre Estève.
Suite de la visite avec Pierre Armagnac:
Enfin posée sur le sol de la chapelle, dans le coin gauche, nous pouvons admirer un groupe statuaire où nous voyons Ste Anne apprenant à lire à la Ste Vierge et -touchant anachronisme- également à l'enfant Jésus. Cette statue pouvant être datée du XIVe siècle, est en pierre taillée et peinte en polychromie; elle se trouvait précédemment dans l'oratoire de Ste Anne à Notre-Dame de La Val.
Dans l'église paroissiale, a été installée la statue du XVe siècle de Sainte Anne apprenant à lire à la Vierge et à l'Enfant Jésus. Cette statue a été retirée par mesure de protection, de l'oratoire Ste Anne. Il s'agit d'une des très nombreuses représentations de Ste Anne, dite "Trinité Mariale", dont le culte connut une telle croissance au XIVe siècle que le Pape Pie V en supprime l'office (26 juillet) du calendrier romain en 1568.
La chapelle des Fonts Baptismaux qui se trouve au bas de l'église, comprend la vasque baptismale en marbre de
Caunes-Minervois, quelques statues en plâtre de St Roch, St Pierre, Ste Bernadette (de Lourdes) et de la jeune Mélanie (de ND de la Salette). Par contre, une toile du début du XVIIe
retient l'attention qui représente la Vierge de la Miséricorde (ou de la Merci), portant la robe des Mercédaires, religieux qui à l'instar des Trinitaires,
étaient spécialisés dans le rachat des chrétiens captifs des Barbaresques. Cette photo de la Vierge de la Merci a été prise par Andrée Tricoire lors de la visite guidée par Mr Patrimonio en
août 2021.
Considérant maintenant le côté droit de la nef et en remontant vers le chœur, nous découvrons la chapelle du confessionnal où se trouve une statue de Saint-André, bois polychrome de la fin du XVIIe siècle, et une belle toile représentant le Christ en croix, entouré de St Sébastien, St Roch et de Ste Autricia qui tient la palme du martyre et enlace la Croix(toile anonyme de l'école italienne de la fin du XVIe ou début du XVIIe).
Se trouve également la liste des Péchés (Photo Andrée Tricoire août 2021).
La chapelle suivante abrite une remarquable statue de la Vierge Marie portant l'enfant jésus(à noter la position hanchée de la Vierge: pierre taillée et peinte du XIVe siècle)
C'est aux pieds de cette statue, évoquant la maternité, que de jeunes mariés continent de déposer traditionnellement leur bouquet de mariage. Cette chapelle a recelé une collection d'ex-voto provenant de N.D. de La Val; ces derniers sont disséminés sur les murs des chapelles.
Cette vierge dite des Mariées, fait partie de l'inventaire des Vierges à l'Enfant du Moyen-Âge recensées en 2015 dans les Pyrénées-Orientales, par le Centre de Conservation et de Restauration du Patrimoine.
La statue a été déposée dans l’église par Pierre Ponsich et restaurée par l’Atelier départemental de restauration, en 1972113. Au revers, un bouchage au plâtre
subsiste dans l’évidement, probablement le reste d’une ancienne fixation.
Sa polychromie présente de nombreux repeints et il est difficile de distinguer l’originale, visible au niveau de sa chevelure, dorée par endroits114, et dans les
creux qui comportent des traces de couleur bleue mate.
La Vierge a la particularité d’être parée d’une sorte de collier, fait de trois cercles en pâte de verre, de couleur bleue et blanche, appliqués au niveau de
l’encolure de sa robe. Sa main droite recouverte du manteau est un détail peu courant.
Deux autres Vierges à l'Enfant ont été répertoriées à Caudiès.
L'un des ex-voto a été pris en photo par Andrée Tricoire lors de la visite commentée par M. Patrimonio en août 2021.
Et nous voici parvenus à la dernière chapelle où, sur l'autel, trône la
statue paternelle de St Joseph, portant dans ses bras, l'enfant Jésus, entouré des statues Sainte Rosalie et de Sainte Philomène (voir plus loin sur la photo de la
crèche)
Voilà, la visite de l'église de la Nativité de la Vierge de Caudiès de Fenouillèdes nous a révélé ses trésors: il y a lieu encore de préciser que la plupart des statues de pierre et de bois sculpté et autres œuvres d'art ont été classées par les Monuments Historiques.
Enfin, avant de quitter l'église, n'oubliez pas de jeter un regard attentif sur les vitraux du XIXe dont certains ont été restaurés en 2010 ainsi que sur la chaire de l'église, où l'on peut voir une énigmatique tête de bois sculpté.
P. ARMAGNAC - 2013
Note de François Fabre établie en 1972 pour l'Inventaire des Monuments Historiques en sa qualité de membre du Comité départemental d'Inventaire:
Elle repose sur un socle scellé dans le mur, en pierre. La chaire en bois (environ 2,5 m de haut pour 1m de large) comporte la reproduction de différents personnages et est surmontée d'un dôme. Datant de 1772-1773, elle figure dans le registre de la marguillerie de Caudiès: avoir payé au doreur de la chaire 177 livres.
Jean-Baptiste Dufour, Trésorier du Roi (1763), avait financé la chaire de l'église paroissiale qui porte son effigie.
En Août 2023, une nouvelle façon de visiter l'église a été mise en place.
L'association Patrimoni Caudierenc a fait mettre en place dans le village des plaques émaillées avec QR code. Chacune des plaques comporte un QR code donnant accès à des photos et des textes complémentaires avec une traduction en anglais . Celle de l’église paroissiale, donne accès à une visite virtuelle de l’intérieur de l’église qui permet d’admirer toutes ses œuvres, en se déplaçant simplement avec des flèches sur son écran de téléphone.
Les messes dominicales y sont célébrées. Cette photo prise par Joseph Armagnac en 1896 est extraite du livre de Mérou et des frères Vergès.
Dans un numéro de juin 2000 de L'Indépendant, un article trace une rétrospective du village. Sous cette photo, de 1931, est inscrit: "Les pratiquants qui ont posé à la sortie de la messe ne se doutaient pas qu'ils seraient dans le journal en 2000".
La plupart des cérémonies se déroulaient dans l'église paroissiale, comme les communions solennelles.
La liste des communiants de 1933 est publiée dans le Messager de Notre-Dame de La Val.
Le bulletin paroissial, Le Messager de Notre-Dame de La Val, d'avril 1926 (Coll.Dominique Boyer) contient un article sur la Confirmation:
Déjà en octobre 1720, sur les registres paroissiaux est notée la Confirmation des Enfants dans l'église par Monseigneur Jacques Maboul, évêque d'Alet (de 1708 à 1723) lors de sa visite épiscopale. (archives.cd66.fr)
Pour les Journées du Patrimoine 2019, un chapitre spécial sur les Processions à Caudiès avait été réalisé et édité sous forme de livret pour l'exposition d'Arts en Fenouillèdes. On y retrouve la procession et la confirmation à l'occasion de la visite épiscopale de Mgr Gerbet à Caudiès de Fenouillèdes en décembre 1857 relatée dans le Journal des Pyrénées-Orientales.
Autre célébration dans l'église paroissiale: la messe de Noël.
Tous les ans, la crèche y est installée. Les photographies d'André Tricoire montrent la crèche mise en place en 2018, au pied du chœur. (cliquez sur les photos pour les agrandir.
Marguerite Malet rapporte que, enfant (quand le curé était l'abbé Gabriel), "il y avait un ange qui disait "Merci' avec la tête quand on lui donnait des pièces "
Albert Bayrou (in Caudiès-de-Fenouillèdes, à la recherche du passé 1996) a relevé dans les délibérations consulaires:
- 1680, 10 mars - Les deux cloches de la paroisse sont rompues. Lors de sa visite, l'évêque a demandé qu'on les fasse refaire par M. Chalot, fondeur à Limoux, moyennant 150 livres.
Dans les registres paroissiaux de Caudiès (archives.cd66.fr), le curé Lacan a mentionné la bénédiction de la seconde cloche de la paroisse en mars 1772.
Mise au clocher de la cloche "Marie-Louise". Cérémonie célébrée par l'abbé Gabriel.
Sonnerie des cloches de l'église de la Nativité, un dimanche matin avant la messe (youtube-benjaminmontpellier 2013)
Le tremblement de terre Février 1996 et ses conséquences sur le clocher de l'église paroissiale.
À noter qu'un tremblement de terre avait été ressenti à Caudiès le 23 septembre 1922, rapporté dans le journal quotidien L'Homme Libre (gallica.bnf.fr)
Il est noté par Albert Bayrou qu'en 1711, le clocher menace de s'écrouler; il faut 200 l. pour le réparer.
Cette aquarelle avec en arrière-plan le clocher de l'église paroissiale a été peinte pour l'édition 2019 de Dis-Moi Dix Mots par Elfriede Eugène.
Cette magnifique photo a été prise par Phllippe Dubedat un soir de Juin 2020.