Le Canal de La Pinouze et Castel-Fizel

Ce canal a une longueur de 5 Km. Il irrigue les parcelles situées sur la Rive Droite du Saint Jaume.

En 1823, comme l'a relevé Albert Bayrou, dans son ouvrage "Caudiès de Fenouillèdes, à la recherche du passé", les extraits des délibérations municipales notaient une contestation au sujet de l'arrosage par le ruisseau Saint Jaume, depuis le moulin de Pierre Bès, propriétaire.

En 2010, M. Ladki a présenté une thèse ayant pour objet les canaux d'irrigation présents dans les régions PACA et Languedoc Roussillon. Il a choisi d'étudier particulièrement et comparativement  les canaux dits de Caudiès et de La Pinouze et de leurs ASA (In Tome des études de cas) .

 Ladki M. (2010). Canaux d’irrigation ou canaux de distribution d’eau brute ? Arrangements institutionnels et stratégies organisationnelles autour de la multifonctionnalité des systèmes irrigués gravitaires, Thèse de Doctorat en Gestion, AgroParisTech, Paris : 735 p. + Tome des études de cas (203 p.).

 

 

l’ASA du canal de la Pinouze et Castel Fizel : c’est une association de 120 ha pour un total de 30 adhérents, située en zone de piedmont dans le département des Pyrénées Orientales (66). C’est une association de taille relativement moyenne pour une association de piedmont. Son périmètre syndical est situé en totalité sur la commune de Caudiès-de-Fenouillèdes, petite commune de 600 habitants, dans une zone reculée peu touchée par l’urbanisation.

Les canaux furent construits au début du XIXème siècle et gérés par un syndicat d’arrosage dès 1807, principalement pour l’irrigation de la vigne et l’arboriculture. Il sera transformé en ASL suite à la loi de 1865 pour l’autonomie offerte par ce cadre juridique. C’est alors une époque faste pour l’agriculture et la viticulture. Mais la situation de l’ASA se dégrade considérablement à partir de la seconde moitié du XXème siècle. Les efforts consentis dans l’entretien et la maintenance des canaux sont insuffisants. Les canaux deviennent vétustes et nécessitent d’importants travaux de réhabilitation, que les agriculteurs ne peuvent financés seuls (ASL de droit privé). L’ASL sera alors transformée en ASA en 1975 sous l’impulsion des agriculteurs, pour se voir éligible aux financements publics et faire face à une situation devenue critique. Des travaux de confortement seront entrepris. La fin des trente glorieuses marque le début de la déprise agricole. Au fil des années, le nombre d’agriculteurs décroît. Les propriétaires sont aujourd’hui essentiellement des agriculteurs à la retraite, avec seulement quelques agriculteurs toujours en activité (viticulture et arboriculture). N’ayant plus l’usage de l’eau, ils se sont progressivement désengagés de l’entretien des canaux, dont la

vocation agricole tend à disparaître. Parallèlement, la diminution des surfaces cultivées puis le classement en AOC du vignoble concoure à la diminution des recettes déjà faible de l’ASA.

Par le passé l’ASA possédait un garde-vanne salarié, mais au fil du temps elle a du renoncer à ses services faute de capacités financières suffisantes. L’ASA ne fonctionne aujourd’hui plus que sur la base du bénévolat (aucun salarié, même à temps partiel), avec 5 bénévoles au total. Les ressources financières de l’association sont aujourd’hui minimes, avec un budget de fonctionnement de l’ordre de 1.000 €/an. Les taxes ne suffisent pas à effectuer l’entretien et la maintenance correctement, et bien que des investissements soient nécessaires (gros travaux de réhabilitation), l’ASA n’a pas les moyens de les entreprendre (budget d’investissement nul). Marquée par le désengagement de ses adhérents dans le maintien des canaux, elle “vivote“.

L’ASA ne possède pas de syndics, faute de personnes impliquées. Les assemblées générales ne sont plus tenues et l’ASA ne satisfait plus à ses obligations règlementaires (tenue du registre des délibérations, etc.). L’ASA ne possède pas de locaux. Elle est portée à bout de bras par son Président et uniquement représentant, accompagnés de quelques bénévoles impliqués surtout dans l’entretien du réseau. Toutes ces raisons nous amène à la considérer comme moribonde.

Malgré la faiblesse des consommations, les usages de l’eau sont variés : irrigation, besoins domestiques, abreuvage du bétail et des basses-cours et alimentation en eau d’un club hippique (abreuvoir des chevaux). La tarification de l’eau est différenciée selon qu’il s’agisse de l’arrosage des jardins domestiques ou de l’irrigation agricole. Une seule commune est adhérente de l’association (Caudiès-de-Fenouillèdes), à qui l’ASA fournit de l’eau pour l’arrosage d’espaces verts et de ronds points. Le réseau est entièrement gravitaire.

Enfin, depuis le 1er janvier 2003 le SIVOM de Saut-Paul-de-Fenouillet s’est subrogé à l’ASA pour la gestion technique, administrative et financière, mais cette subrogation a été dénoncée dans le courant de l’année 2006 par la Préfecture de Perpignan.

 

 Dans le Plan de Gestion de la Ressource en Eau du Bassin Versant de l’Agly 2018 -2021, on trouve ces tableaux: