LE CIMETIÈRE

À Notre-Dame de La Val

En 1863, Hamon écrit dans son ouvrage "Notre-Dame de France ou Histoire du culte de la Sainte Vierge en France depuis l'origine du Christianisme jusqu'à nos jours": ... "Le canton de Saint-Paul a Notre-Dame de La Vall, ecclésiam sanctae Mariae de Valle, comme l'appelle une lettre du pape Serge IV, en l'an 1011. On présume qu'elle fut autrefois l'église paroissiale, et que le ruisseau qui coule près de ses murs était la limite où le desservant de Notre-Dame venait recevoir les corps des décédés pour leur rendre les honneurs funèbres; de là, le nom de Ruisseau des Morts qu'il porte encore aujourd'hui. Cette église est bâtie sur un mamelon couvert de plants d'oliviers et de cyprès au milieu desquels se voit une croix en fer, souvenir de l'ancien cimetière. ..."

 

Joseph Armagnac a donné dans le numéro 64 (Juin 1913) de La Veu del Canigò quelques renseignements sur ce cimetière qui aurait servi jusqu'en 1583, époque de construction de l'église paroissiale actuelle, au pied de laquelle fut établi un autre cimetière (désaffecté en 1782).

 

Ce vieux cimetière continua cependant de servir pour ensevelir les morts au cours d'épidémies  fréquentes à l'époque  (Peste de 1631).

Dans le livre de comptes de la Fabrique de Caudiès, Philippe Coquin a relevé que " le vieux cimetière est aussi planté d'oliviers. En 1757, on ramasse les olives et on coupe les oliviers morts. Le terrible hiver de 1789 détruit la plupart des arbres. En 1792, Pujol passe 3 jours à en planter de nouveau. On paie en outre un homme pour les arroser." (In Fenouillèdes n°40)

Le Cimetière de l'Eglise Paroissiale

En 1583, d'après Joseph Armagnac, est établi au pied de l'église paroissiale nouvellement construite, un cimetière qui sera désaffecté en 1782. Un édit de 1695 oblige les habitants à clôturer le cimetière paroissial.

Certains sont enterrés à l'intérieur même de l'église car depuis le Moyen-Âge, par superstition, l'âme d'un corps enterré dans l'église est censée atteindre plus vite le paradis, et ce d'autant plus vite qu'il est plus près du choeur.  Mais un  édit de 1776 interdit les inhumations dans les églises pour des raisons de salubrité; cet édit n'est pas totalement respecté  (Sygene, geneanet.org).

archives.cd66.fr
archives.cd66.fr

En 1785, il est noté dans les délibérations consulaires que le sieur Martin vend 9 coupes de terre (500 l.) pour faire le cimetière(in Caudiès-de-Fenouillèdes, à la recherche du passé, Albert Bayrou 1996).

Le Cimetière Actuel

Dans le Journal des Pyrénées Orientales du 11 juillet 1857 es publiée cette annonce légale:

En 1863, le prix des concessions est noté dans les extraits des délibérations du conseil municipal colligés par Albert Bayou:

- concessions trentenaires = 20 F le m2

- concessions perpétuelles = 40 F le m2

- concessions  15 ans = 10 F le m2

 

EN 1921, le conseil municipal décide de la gratuité pour la concession d'une sépulture aux soldats morts pour la France.

 

Dans le bulletin n°1 de Caudiès Avenir (juillet 1989) , il est noté: donne son accord total

"Sur proposition d'un adjoint C.A*. sur la proposition faite de défiler devant les familles au cimetière à l'occasion des obsèques, et de s'inscrire sur un cahier de condoléances devant la maison mortuaire lorsque celle-ci en fait la demande."

Le compte-rendu de la réunion du 5 juillet 1989 relève qu'une "étude a été faite sur le prix des concessions perpétuelles au nouveau cimetière, 600 francs le M2 au lieu de 200 auparavant, 200% d'augmentation. C.A*  le fait remarquer, mais devant les argumentations du Maire relatives au coût du mur, nous acceptons ce nouveau tarif."

Vote: 14 à 0."

* C.A. = Caudiès Avenir

Photo Joëlle Boyer
Photo Joëlle Boyer
Photo Joëlle Boyer
Photo Joëlle Boyer
Photo Andrée Tricoire 2021
Photo Andrée Tricoire 2021

Le Corbillard

Relevé par Albert Bayrou (in Caudiès-de-Fenouillèdes, à la recherche du passé) dans les délibérations municipales:

1918,19 juin - Achat d'un corbillard (1 200 F). 

Auparavant les cercueils étaient transportés à bras d'hommes.

Caudiès-de-Fenouillèdes met son corbillard de 1968 à la retraite

Par Marie Rouarch, France Bleu Roussillon et France Bleu

dimanche 8 janvier 2017 à 19:56

Après 42 ans de bons et loyaux services, la Peugeot 404 break n'accompagnera plus les défunts de la commune. © Radio France - Marie Rouarch

Des corbillards comme on n'en fait probablement plus : depuis 1974, c'est une Peugeot 404 break de 1968 qui accompagne les défunts de Caudiès-de-Fenouillèdes (Pyrénées-Orientales). Enfin, qui accompagnait, car cette pièce de musée a été mise à la retraite. Un repos bien mérité.

L'allure de cette Peugeot 404 break est "vintage", forcément. Le levier de vitesse est au volant, le démarreur est un peu récalcitrant, mais le corbillard démarre encore au quart de tour ! Car il s'agit bien du corbillard de Caudiès-de-Fenouillèdes.

 

Une Peugeot 404 de 1968, acquise d'occasion par la commune en 1974 et aménagée pour ses nouvelles fonctions, en remplacement d'une voiture... hippomobile ! Elle vient tout juste d'être remisée au garage et remplacée par un corbillard bien plus moderne.

Et pourtant, ce corbillard d'un autre temps est en parfait état de marche

Surtout, ce corbillard à une histoire : depuis sa mise en service, il a croisé presque deux générations entières de Caudiésiens et conduire à leur dernière demeure l'équivalent de la population entière du village. En somme, toutes les familles de Caudiès ont suivi au moins une fois le véhicule jusqu'au cimetière.

 

Depuis 1983, René Bernard est presque le conducteur attitré du break. Et pour une bonne raison : "Au départ, il n'y avait pas de caisson pour installer le cercueil, explique-t-il. Pour fermer le coffre, il fallait donc avancer le siège conducteur au maximum et conduire les jambes repliées. C'est pour ça que c'était en général moi qui m'y collait, étant le plus petit de l'équipe !"

 

Une seule panne en 42 ans

Des anecdotes, forcément, René Bernard en a des dizaines : les fleurs qu'on installe sur la galerie faute de place à l'intérieur du véhicule, sauf les jours de grand vent. Ou cette panne, en plein cortège vers le cimetière. Les Caudiésiens ont dû pousser eux-mêmes le corbillard sur 200 mètres.

Et puis, avant l'installation du caisson qui reçoit le cercueil, la 404 servait aussi à la commune pour quelques déplacements. Comme ces membres de l'équipe municipale de Dieppe en visite dans les Fenouillèdes que René Bernard était allé chercher à l'aéroport de Perpignan... "J'ai fini par leur expliquer qu'ils étaient dans le corbillard de la commune... Ça les a fait sourire", s'amuse-t-il.

Aujourd'hui, avec ses 82.839 kilomètres au compteur, la Peugeot 404 a encore de beaux jours devant elle. "Grâce au contrôle technique, on sait qu'elle ne faisait que 100 kilomètres tous les deux ans !", relève son chauffeur. "Comme elle ne pouvait pas sortir des frontières de la commune, elle roulait peu, poursuit Jean-Pierre Fourlon. C'est une voiture en parfait état, elle a été bichonnée !"

Un pan de l'histoire de Caudiès s'en va

Parmi les Caudiésiens, certains sont déjà nostalgiques de la vieille auto qui a servi pour la dernière fois en juillet 2016. À l'image de Maurice, "presque 90 ans", ancien artisan sur la commune : "Elle faisait partie de la vie communale, c'était une tradition. Je l'ai suivie souvent. Et même je comptais partir avec. Manque de chance !"

Maintenant, les habitants l'imaginent dans le musée d'un collectionneur, qui en prendrait grand soin et ferait rouler l'ancien corbillard en dehors des frontières de Caudiès. Avec une petite contrainte : "En raison de son aménagement, il a une carte grise pour un conducteur, sans passagers, explique le maire. Si on veut l'utiliser avec des passagers, il faut faire refaire une carte grise avec le nombre de sièges, mais les sièges existent bien !" Reste à démonter le fameux caisson du corbillard.

 Ce corbillard de collection est donc en vente. La mairie de Caudiès-de-Fenouillèdes n'a fixé aucun prix, mais les curieux sont déjà très nombreux à l'avoir contactée pour se renseigner !