Vayre Georges (René)

En faisant ce site, à chaque chapitre, les uns et les autres rapportent des anecdotes ou des projets initiés ou soutenus par George Vayre durant ses deux mandats d'adjoint au maire.

Jean-Pierre Fourlon a écrit dans le bulletin municipal d'Août 2009: "...il m'arrivait de me demander si ce qu'avait su faire Georges VAYRE en mobilisant tout Caudiès autour de grands projets, dont le toujours célèbre Son et Lumière de Castel Fizel, il serait possible de le refaire aujourd'hui."...Bel hommage. 

1921 - 1994
1921 - 1994

Denis Vayre retrace la carrière de son père:

 

Georges Vayre né le 26 Octobre 1921 à 19 heures, à Caudiès, a eu une vie bien remplie. Après l’école communale de Caudiès, il devient, de 1933 jusqu’au 14 Juillet 1941 élève du collège de garçons de Perpignan. Avec ses coéquipiers, il sera champion de France scolaire de Rugby en 1939. Du 15 mars au 31 Octobre 1942, il est au chantier de jeunesse n° 47 « Pol Lapeyre » groupe n°2 à Casteljaloux.

Contacté par Louis Auriol, dit le Commandant Auriol, le 1er Novembre 1942, Georges était déjà membre de la Résistance (carte n° 261) à laquelle il a pris une part active. Il a exercé les fonctions de chef de trentaine du secteur Armée Secrète de la vallée de l’Agly. Il y était chargé du recrutement et des liaisons entre les différents maquis.

Il a pris part à de nombreux actes de sabotage, à des coups de main contre les allemands et à des parachutages à Malabrac et au Caunil (le capitaine Sidobre était chargé des parachutages dans la région) où il a assuré avec son groupe la réception d’armes et même de 5 jeunes officiers américains qui ont encadré ensuite les maquisards de Salvezines. 

Il a organisé la propagande et la diffusion de tracts et journaux clandestins et a participé aux combats de libération du département ainsi qu’à l’épuration qui l’a suivie. C’est ainsi qu’iI a servi dans les Forces Françaises de l’Intérieur du 21 Octobre 1943 au 20 Août 1944 en tant qu’Aspirant. En Août 1944 dit-il « nous avons eu un affrontement avec les Allemands à Estagel et à Perpignan ».  En 1945 il entre à l’Ecole des cadres d’Aix en Provence puis de Perpignan et devient chef de section au 22ème Régiment d’Infanterie Coloniale. 

Engagé volontaire le 1erOctobre 1944 pour la durée de la guerre qui se poursuivait contre les Japonais alors même que le III° Reich avait déjà capitulé, il est basé sur la Côte d’Azur avec une troupe d’Africains (son ordonnance s’appelait Coulibaly) à préparer aux combats pour libérer l’Indochine occupée par les forces de l’empereur Hiro-Hito.   

 

Georges Vayre a laissé à Caudiès et dans le département des Pyrénées Orientales, une trace profonde. Joueur de rugby de l’équipe espoir de l’USAP où il jouait troisième ligne et du Treize Catalan dont il fut le talonneur, il a remporté la coupe de France (saison 1949/1950) même si une blessure malencontreuse l’a empêché de disputer la finale. II a fait partie de la mémorable équipe des Catalans de France qui a battu l’Australie en 1948.

  Il fut ensuite, dès le 21 Septembre 1945, rédacteur à la mairie de Perpignan où il a été, entre autres missions, expéditionnaire auxiliaire du service municipal du logement le 24 Septembre 1946, puis contrôleur du théâtre municipal, du théâtre de verdure et de tous autres spectacles organisés par la ville de Perpignan. Il est nommé régisseur des recettes le 7 Octobre 1952. 

Le 16 avril 1954 il est détaché au service d’incendie en qualité d’officier stagiaire. Son grade de Lieutenant de réserve de l’armée lui permet de s’inscrire au concours national du recrutement des inspecteurs départementaux des services d’incendie et de secours. Reçu second, Il devient Inspecteur (plus jeune commandant de France) et seconde le Commandant Llaury, chef du corps des Sapeurs-Pompiers de Perpignan, à partir du 1er Janvier 1956. Après une courte affectation d’un an en Ardèche le 1er octobre 1956, il est nommé en 1957 à Perpignan où il devient dans un premier temps chef de bataillon officier instructeur puis Commandant du Corps de Sapeurs-Pompiers de Perpignan et Inspecteur des Services d’Incendie et de Secours des Pyrénées Orientales. Pendant cette période il crée le journal Servir. 

Victime à 44 ans d’un accident cardiaque en service commandé le 8 mai 1965, il est contraint à une retraite anticipée. Sa convalescence terminée, et toujours désireux de servir, il s’est mis au service de son village Caudiès et de son pays le Fenouillèdes après avoir un temps travaillé pour l’Union des Assurances de Paris où il avait mis au point un nouveau contrat d’assurance vie ce qui lui permit d’être rapidement reconnu dans ce domaine. Il fut adjoint au maire de Caudiès de 1971 à 1991. 

Mais c’est surtout grâce ses activités de Président du CAPEXE, organisme qui regroupait les 3 cantons et les 33 communes du Fenouillèdes, qu’il fut connu sous le nom de « Monsieur Fenouillèdes ». Il fut successivement Président de l’Association Pays Fenouillèdes (créée en 1978) du Contrat de Pays, puis de la Chartre Intercommunale du Pays de Fenouillèdes. Visionnaire, il fut un des pionniers de la réintroduction de l’histoire du catharisme. Persuadé que les aspects économiques et socio-culturels d’une région étaient liés, il a développé avec une équipe de bénévoles un programme culturel qui s’est matérialisé par deux spectacles « Son et Lumière » (L’homme avant l’histoire et les Cathares) qui ont mérité successivement le deuxième puis le premier prix national pour l’animation des sites et monuments historiques et cela devant le Puys du Fou. 

Au plan sportif, son action a abouti à la création d’un village de vacances, le Castel Fizel, où l’on peut encore aujourd’hui séjourner et pratiquer les sports de pleine nature. Il disait que Caudiès était le plus beau village du monde, village auquel il a consacré près de trente ans de sa vie entraînant dans cette véritable épopée ma mère Denise Vayre qu’il adorait. 

Le centre d’incendie et de secours de Caudiès de Fenouillèdes porte son nom depuis le 8 septembre 2016 où, à l’initiative de la municipalité de Caudiès, une cérémonie a célébré sa mémoire. Très humble, il m’a longtemps caché qu’après avoir reçu les Palmes Académiques, il avait été promu dans l’Ordre National du Mérite (Décret du 23 Décembre 1989).