En raison des incertitudes liées à l’épidémie du Covid19, l’association Arts en Fenouillèdes dont l’un des objets est la défense du Patrimoine, a préféré cette année, organiser une exposition virtuelle, hébergée sur le site du musée, sur le thème de la Transmission des Savoirs.

 

                                                                                                

En 2001, avait été édité un agenda, réalisé par l'équipe  d'Accueil Touristique  du Pays Haut-Fenouillèdes (dont Jean-Louis Raynaud, maire de Fenouillet, était  le Président) et les villageois des communes du Haut Fenouillèdes: "...au fil des ans, les paroles s'envolent et les souvenirs s'effritent parfois, et sans vouloir se bercer de nostalgie, on aimerait ne pas oublier les cris joyeux des enfants dans la cour des petites écoles de village, ..."

Les écoliers sur l'escalier en 1957 (Coll. Genvève Lanat)
Les écoliers sur l'escalier en 1957 (Coll. Genvève Lanat)
"Les Anciennes Écoles" peintes par Mireille Boix
"Les Anciennes Écoles" peintes par Mireille Boix

Ces deux photos montrent une institution religieuse de Saint-Paul qu'ont fréquenté:

- Émilie Verdier née à Saint-Paul de Fenouillet en 1873 et y résidant avec sa famille. Elle épousera Antoine Tricoire de Caudiès, grand-père de Jean-Paul Tricoire.

- Magdelaine Boyer (dite Mané), née à Caudiès en 1884, orpheline de mère à 3 ans, a été élevée par sa Grand-mère maternelle Madeleine Moulard (née Rapidel) à Saint-Paul.

Cette école était tenue par la congrégation des Soeurs de l'Ange Gardien (précision donnée par Jean-Marie Giraud des Santpanhols).

L'école communale pour les filles à Caudiès date de 1877.  Il y avait une école privée qui a perduré en tant qu'école maternelle et école de filles.

Les jeunes filles, après le certificat d'études, arrêtaient l'école et entraient en apprentissage, elles apprenaient à coudre:

À Caudiès, il y avait un atelier de couture, comme le montre cette ancienne photo.

Cependant, d'autres poursuivaient leur scolarité (Coll. Jean-Paul Tricoire).

Quant aux garçons, ils font leurs études dans les Pensionnats, collèges, lycées de Perpignan ou de Prades, d'emblée ou après être allés à l'école communale à Caudiès.

(Pour agrandir les photos, cliquer dessus)

D'autres destinés à l'agriculture peuvent passer un concours pour entrer à la Ferme-École de Germainville près de Thuir.

Le Journal des Pyrénées Orientales (ressourcespatrimoines.la région.fr)  publie les conditions d'inscription dans cette école, vraisemblablement crée vers 1849.

Il publie également la liste des candidats reçus. En 1849, on relève le nom de Gabriel Rivière de Caudiès parmi les admis, et celui de Pierre Vayre sur la liste d'attente (cliquer sur les images pour les agrandir).

Enfin, les orphelins et orphelines de pères tués  à l'ennemi, peuvent bénéficier de de l'enseignement dans les Maisons d'Éducation de La légion d'Honneur, de même que les enfants des légionnaires vivants mais en mission outremer.

En effet, dans les suites de la bataille meurtrière d'Austerlitz (2 décembre 1805), Napoléon Bonaparte avait décidé d'accorder une pension aux veuves des combattants et d'adopter les orphelins (In La Légion d'Honneur, Jean Daniel).

"Ces enfants seront tous entretenus et élevés à nos frais: les garçons, dans notre palais impérial de Rambouillet, et les filles dans notre palais impérial de Saint-Germain. les garçons seront placés et les filles mariées par nous."...

 C'est le 15 décembre 1805 que Napoléon décréta l'établissement de Maisons destinées aux filles des membre de la Légion d'Honneur. Malgré la succession des différents régimes politiques , ces établissements ont perduré à Saint-Denis, Écouen et aux Loges (Saint-Germain).

Jeannette  dont le père Calixte André avait été tué en 1914,  a poursuivi ses études secondaires à Écouen puis à Saint-Denis, après avoir été à l'école à Caudiès, d'abord en privé chez  Melle Seguin, puis dans l'école communale. (Depuis 1962, le château d'Écouen est devenu Musée de la Renaissance).

Suzanne Boyer, fille de Louis Boyer, alors envoyé en poste à Gabes (Tunisie), a été pensionnaire aux Loges à partir de 1928.

Ces photos confiées par Marie-Françoise Potot montrent sa mère Jeannette André, en uniforme (toujours en vigueur) dans le parc de la Maison d'Éducation de Saint-Denis. L'uniforme comprend toujours une robe chasuble bleu  marine sur chemisier blanc et une ceinture portée en bandoulière dont la couleur indique la classe. Seule les élèves de Terminale est multicolore ce qui semble être le cas sur la photo de gauche.

Récompenses

Le Journal des Pyrénées Orientales du 25 avril 1857, se fait l'écho d'une cérémonie de remise de médaille pour acte de bravoure à un élève du pensionnat de Mr Mirande (Perpignan), natif de Caudiès, Esprit Coronat.

Diplômes

Les journaux publient aussi les diplômes secondaires ou universitaires.

Le bulletin paroissial de Caudiès, "Le Messager de Notre-Dame de La Val"  publie cet article en 1933:

Le Messager de Notre-Dame de La Val
Le Messager de Notre-Dame de La Val

TRAVAUX D'AIGUILLES

Les "Travaux d'Aiguilles" ont occupé une grande place dans la vie des femmes, nécessité, puis passe-temps ou loisir (selon les époques). Les techniques étaient  enseignées à l'école ou transmises par les mères et les grands-mères.

Coussins et couvertures en coton, au crochet (photos d'Andrée Tricoire)

Dentelles et Couverture de Marian Porter (2020)
Dentelles et Couverture de Marian Porter (2020)

Les jeunes filles, avant le mariage devaient broder leur trousseau (draps, taies, nappes,serviettes).

Initiales sur le revers des draps en coton ou en métis (Photos Andrée Tricoire)

Nappes et serviettes

Avec initiales et jours

La couleur fait son apparition (photos Andrée Tricoire)

Canevas et tapisserie

Petits coussins à épingles, réalisés par des associations bénévoles et vendues lors des Kermesses du 15 août, organisées par Patrimóni Caudiérenc au profit de Notre-Dame de La Val (Photo Joëlle Boyer).

CUISINE

Jadis les mères transmettaient les recettes de cuisine familiales à leurs filles. Aujourd'hui la cuisine n'est plus réservée aux femmes.

"Art culinaire et Terroir", tel était fil conducteur de l'exposition d'Arts en Fenouillèdes pour les Journées Européennes du Patrimoine de 2019 dont le thème était "Art et Divertissement".

Pour voir cette exposition, cliquer sur le bouton.

Les livres et le matériel scolaire

Journal des Pyrénées Orientales, 26 novembre 1831 (ressourcespatrimoines.laregion.fr)
Journal des Pyrénées Orientales, 26 novembre 1831 (ressourcespatrimoines.laregion.fr)
gallica.bnf.fr
gallica.bnf.fr

Collection des "Classiques" dans des éditions scolaires variées selon les époques (photos Andrée Tricoire).

Grammaire

Imagiers

Apprendre à écrire, lire, compter

Couverture de cahier dans les années 1950, avec tables de calcul

Morale

Dessin

Herbier

Transmission par les Instituteurs.

Certains instituteurs de Caudiès ont été formés dans l'École Normale de Perignan.

Journal des Pyrénées Orientales, 22 mars 1834
Journal des Pyrénées Orientales, 22 mars 1834

Ces bulletins trimestriels et brevets sont ceux obtenus par Jean Tricoire à l'École Normale de Carcassonne (coll. Jean-Paul Tricoire).

école normale Carcassonne
École normale de Carcassonne (Coll.Thierry Meynier Quillan)

Les 3 Maitresses de Caudiès, à la bibliothèque municipale en janvier 2017. (Cliquer sur les photos pour les agrandir)

Transmission par les Grands-parents.

Autour de la vigne

La vigne occupe une grande place à Caudiès. En 2011, le journal L'Indépendant publie cette photo d'initiation aux vendanges des écoliers sur le Domaine Majas près de Notre-Dame de La Val, avec leur institutrice Guillemette Berthomieu.

L'Indépendant
L'Indépendant

En 1957 déjà,  l'institutrice Alice Rieuvernet faisait une " Leçon de Chose" avec une question sur la distillation du vin.

Cahier de Jean-Paul Tricoire
Cahier de Jean-Paul Tricoire

Atelier de peinture  avec Andrée Tricoire et Lauriane Escudié, en 2016 lors de la foire du Chardonnay, organisée par le Comité des Fêtes.

La transmission des savoirs, se fait aussi au sein de l'association.

Un atelier Peinture sur verre était prévu pour ces JEP, avec Joëlle Milbach. Compte-tenu des conditions sanitaires, il est annulé.

Peintures sur Soie et Verre de Joëlle Milbach
Peintures sur Soie et Verre de Joëlle Milbach

 Divers Ateliers d'initiation au dessin et à la peinture pour les enfants ont été organisés par les Artistes d'Art en Fenouillèdes.

Avec Fleur Gray, lors d'une exposition à la Bulle en juillet 2013.

Chez Andrée Tricoire pour Balade en Terre d'Artistes (2016).

Photo Andrée Tricoire
Photo Andrée Tricoire

Atelier "Blasons" (dessin et histoire) à la Bibliothèque piloté par Chantal Desdouets pour Partir en Livre en 2018

Atelier pour le Centenaire de l'armistice du 11 novembre 1918 avec Chantal Desdouets à la bibliothèque (novembre 2018): découpage-montage de l'attaque des Zeppelins (matériel envoyé par la B.N.F.).

La veille, les écoliers du CM1- CM2, étaient venus écouter une conférence du Général Tricoire sur la bataille de Verdun.

                                               Arts en Fenouillèdes a aussi organisé des stages pour les adultes.

Peinture, notamment au bord du Lac de Fenouillet en 2013

Vitrail. Stage piloté par Michel Marchon (décembre 2005)

 Poterie en 2018,  sous la houlette de Chantal Desdouets, dans la salle Marjolaine des Anciennes Écoles. (photo Andrée Tricoire)

Sculpture  avec Fleur Gray (Photos Fleur Gray)

Un bel exemple de transmission d'une passion: La Spéléologie à Caudiès.

Dans une de ses petites histoires caudiésiennes, " Comment je suis devenu spéléologue", Louis Rieuvernet (1900-1988) a raconté comment était née sa "vocation d'explorateur" grâce à un instituteur de Caudiès, Mr Marill.

En 2001, Bernard Ournié  a écrit dans la revue Fenouilèdes:  "Esprit curieux Louis Rieuvernet s’intéresse au fonctionnement du karst et soupçonne l’existence d’un grand réservoir souterrain sans pouvoir le pénétrer. Il approcha de près le grand réseau. Il orienta nos recherches. On doit le considérer comme un précurseur."

Sylvette et Bernard Ournié ont commencé la spéléo en Fenouillèdes sans avoir connaissance des investigations de Louis Rieuvernet: 

"Puis on a fini par se rencontrer et il nous a fait part des ses croquis et observations, très heureux de trouver des jeunes ( et en plus des "parents") qui s'intéressaient aux grottes.
Il a toujours été enchanté des nouvelles avancées de l'exploration du réseau et s'exaspérait d'être trop âgé pour nous suivre."

Dire que nous avons pris le relai de Louis , peut-être , mais sans le savoir, ce doit être les gènes qui ont continué à s'intéresser au karst.
La curiosité nous a tenu  et nous tient encore en haleine comme Louis." explique Sylvette Ournié.

Fondateurs de l'Association "Arkham",  amateurs "éclairés", ils ont partagé leurs découvertes et connaissances dans de nombreuses revues de spéléologie départementales, nationales et professionnelles mais aussi avec le grand public par des articles dans l'Indépendant ou le Midi Libre, et au cours de stages, dont certains à Castel-Fizel.

Ils ont eu également la gentillesse d'autoriser le site à mettre en ligne "Caudiès de fenouillèdes, le Patrimoine Karstique " travail qu'ils avaient réalisé pour l'association Patrimoni Caudierenc. (Cliquer sur le bouton pour le consulter).

 

Photo de B. Ournié pour le calendrier 2016 de l'association Patrimòni Caudierenc
Photo de B. Ournié pour le calendrier 2016 de l'association Patrimòni Caudierenc