En 1942, Jean Sicard (délégué départemental du chantier intellectuel des site du Languedoc-Roussillon propose d'inscrire cette chapelle, chère au coeur des Caudiésiens sur la liste de protection des sites naturels remarquables:
"Cette chapelle, située au milieu des vignes et à la croisée de deux chemins à une centaine de mètres au mdi de Caudiès, possède encastrée dans le mur extérieur, une pierre sculptée, représentant Saint-Martin à cheval, partageant son manteau avec un pauvre agenouillé * et, à l'intérieur, sous l'autel une sculpture sur pierre d'un art consommé et finement ciselée, représentant en ronde-bosse dans un encadrement gothique, les écussons réunis de la France et de Caudiès: un chaudron avec deus (sic) fleurs de lys et les trois fleurs de lys.
L'architecture de la chapelle est simple et modeste. Quelques marches de granit permettent d'arriver au bénitier extérieur. Les abords sont pittoresques: les cyprès et la vigne dominent et font une couronne majestueuse.
L'intérêt architectural et religieux joint au pittoresque nous incitent à en demander l'inscription à l'inventaire."
Le décret d'inscription de la chapelle et de ses abords est publié en août 1944.
* Dans les années 1990, Jean-Marie Alary a effectué un moulage de cette pierre sculptée.
Sur la notice établie en septembre 1972 par François Fabre pour l'inventaire des monuments historique, sont inscrits les renseignements suivants:
"Pas de traces dans les archives locales ou départementales de la construction de l'oratoire St Martin mais il semble que l'on puisse retenir XVe ou XVIe siècle. L'oratoire existait déjà en 1612. Il en est fait mention dans le testament de Michel Jalabert de Caudiès en date du 21 juin 1612, retenu par Me Rouzaud notaire à Caudiès, suivant lequel une messe devra être dite chaque année le jour de Sant-Martin et affecte à cet effet la vigne jouxtant l'oratoire." (ressourcespatrimoine.laregion.fr)
L'Indépendant du 23 mai 2012 fait état du lancement de la souscription pour la restauration de la Chapelle Saint-Martin, avec cette photo montrant Bruno Morin (architecte des Bâtiments de France, Rosine Ayrolles (directrice de du Patrimoine et de la Catalanité au Conseil Général, Pierre Estève, conseiller général entre Pierre Armagnac et Jean-Paul Tricoire de Patrimoni Caudierenc.
Photos extraites du dossier de la Fondation du Patrimoine, avant la restauration.
Fiche Synthétique (Patrimoine Caudierenc)
A l’écart de Caudiès et perdue au milieu des vignes, la chapelle rurale Saint- Martin possède des éléments (portail en arc brisé, chanfreiné, bénitier) qui peuvent remonter au 15ème siècle. Elle est un édifice composite constitué d’un oratoire primitif voûté de plan carré régulier et remanié au cours du 19ème siècle. Des éléments sculptés ont été placés en réemploi à une époque inconnue. Leur datation disparate tend à prouver qu’ils ne peuvent provenir d’un seul édifice primitif sur place.
Un encadrement de portail en arc brisé chanfreiné, un ancien mortier domestique réemployé en bénitier, quatre plaques de pierres sculptées, notamment une figure de saint Martin à cheval, et enfin des graffitis d’écoliers des années 1950-1960, font de ce modeste édifice un élément incontournable du patrimoine bâti caudiésien. Lieu de processions religieuses jusque dans les années 1950, la chapelle rurale Saint-Martin reste un endroit cher au cœur des caudiésiens. Sa restauration intégrale, initiée par la commune et l’association Patrimòni Caudierenc, a été réalisée en 2014.
Tous les ans, les processions religieuses pour la Sain-Martin se rendent à la Chapelle. Entre les deux guerres, elles se font pour le 11 novembre et perdurent jusque vers 1950, lissant la place aux cérémonies de commémorations de la grande Guerre.