Le retable est de style espagnol naïf du Moyen-Age, et son auteur inconnu.
Sculpture sur pierre 1428. Tableaux peints sur bois
En bas, 12 apôtres et 43 saints représentant le dénombrement ordonné par l'empereur César-Auguste, + Joseph et Marie
Le retable a fait l'objet d'un vol en mars 1986. En cliquant sur les photos, elle s'agrandiront et vous pourrez lire la représentation de chaque tableau (document
donné par Madeleine Truillet).
Sont reproduites ici deux pages concernant le retable, extraites de l'ouvrage de Louis Just , publié en 1860 " Ermitages du Diocèse de Perpignan"
Simone Boyer avait pu obtenir à Montpellier où elle résidait alors, une photocopie du travail d'Olivier Poisson, inspecteur des monuments historiques qu'il avait réalisé sur " Le retable de Notre-Dame de Laval à Caudiès de Fenouillèdes (P.O.)."
In Actes... "Le grand retable de Narbonne", déposé aux ADH le 1/08/1990. L'extrait de cet opus est reproduit ici intégralement .
1988 Sondages
Le rapport des sondages a été transmis par Fabienne Tuset (DRAC OCCITANIE).
Sondages ont été effectués du 8 au 14 avril 1988
"Lors d'une première visite en 1986 à Notre Dame de Laval, il s'était avéré impossible de proposer un traitement d'ensemble du retable la Vierge. En effet, la grande complexité due aux divers remaniements et à l'absence de nombreuses sculptures rendait nécessaire une étude approfondie.
Une première campagne de sondages avait été effectuée autour du retable sur le mur et à la voute de l'abside (juillet 1986).
Lors de cette deuxième campagne, les sondages ont porté sur la structure même du retable, sa polychromie et son proche environnement. Celle-ci a donc eu pour but de nous éclairer sur l'histoire et la technique d'exécution de l'oeuvre, permettant de déterminer plus précisément le type de traitement à adopter lors de la restauration.
DESCRIPTIF:
Le retable de la Vierge est placé dans le choeur. Il occupe tout l'espace compris entre le mur Nord et Sud. Il est décollé du mur Est d'environ 80cm et aménage ainsi un passage.
Il est placé à 1,31m de haut, sur un soubassement en pierre dans lequel a été pratiquée une ouverture donnant accès à ce passage. Il mesure 3,95m de haut sur 5m de large.
Réalisé en pierre et bois, il est daté du 14ème et 15ème siècle.
PARTIE EN PIERRE
Une prédelle historiée, exécutée en haut-relief, composée de 59 personnages, avec de gauche à droite les apôtres (Jacques, Paul, André et Jean sont identifiables) suivis d'une procession de jeunes filles menée par des femmes. Il s'agit d'une dévotion à la Vierge. Nous remarquons une différence d'échelle entre les personnages et les apôtres.
Il est intéressant de noter à ce propos, l'importance aux têtes et aux chevelures des apôtres par rapport aux corps. Selon l'avis de Mme CARBONNEL-LAMOTHE, conservateur des AOA, cette caractéristique rappelle bien le style du maître de RIEU, artiste toulousain du 14ème siècle (Retable de Vic , 1350).
Une partie supérieure,occupée par 8 panneaux historiés,organisés autourd'une niche centrale voutée et couronnée d'un dais richement décoré (éléments architectoniques et végétaux sculptés). Celle-ci renferme une Vierge à l'Enfant reposant sur un socle à trois pans en encorbellement.
Dans les 8 panneaux historiés sont représentés 8 épisodes de la vie de Sainte Anne et de la Vierge: Joachim au temple, , l'Apparition de l'Ange à Joachim, la Rencontre avec Ste Anne à la Porte D'or, la Naissance de la Vierge, le Mariage de la Vierge, l'Annonciation, la Nativité, l'Adoration des Mages.
Chaque registre est constitué d'un monolithe, portant les scènes sculptées auquel vient s'ajouter un autre monolithe portant des éléments architectoniques (voûtes, arcstrilobés simples ou doubles) et végétaux sculptés. DEs montants rectangulaires comme des piliers (chapiteaux, bases) séparent les panneaux. Des traverses délimitent celles-ci dans le sens horizontal .
Les scènes et les éléments architectoniques sont réalisés en haut relief, la Vierge à l'Enfant este ronde-bosse.
PARTIE BOIS
Les 4 panneaux latéraux sont de part et d'autre de l'ensemble en pierre.
Les 2 panneaux inférieurs sont surmontés chacun d'un arc trilobé sans décor sculpté. Il n'y as d'arc au registre supérieur.
7 panneaux constituent le 3ème étage du retable. Ils sont répartis de part et d'autres de la niche centrale, placée dans le prolongement de celle de la Vierge et réservée à la statue du Christ en gloire, montrant ses plaies, surmontée d'un dais du même type que celui de la Vierge, et posée sur un socle à entrelacs.
La séparation verticale des panneaux se fait par de fins pilastres à pinacles.
De part et d'autre de l'ensemble, 2 niches d'angle à 2 étages avec socle, dais, et couvertures coniques sculptées (éléments architectoniques et végétaux) ferment l'ensemble.
L'ensemble des panneaux et des niches était occupé par des sculptures en bois polychrome aujourd'hui disparues.
Une couronne monumentale surmonte l'ensemble.
PARTIE PIERRE
L'ensemble du retable est réalisé dans une pierre blanche, très tendre et de granulométrie fine et régulière (AnnexeV).
LA PREDELLE
a) La structure
Les sondages effectués sur la corniche ont permis d'établir la présence de bouchages et de parties refaites. En effet celle-ci est constituée de 5 éléments juxtaposés dont un est antérieurement refait en plâtre (extrémité gauche).
Les sondages effectués sur les personnages ont montré que la technique d'exécution est bien le haut relief. Les sculptures sont réalisées sur 5 éléments monolithiques, chacun solidaire de la corniche.
De nombreux bouchages ou parties reconstituées ont été répertoriées.
Ici, les matériaux utilisés sont mixtes: plâtre ou terres argileuses. Ils correspondent à 2 interventions d'époques différentes.
à suivre
Le rapport d'étude de ces stages ( transmis par Marie Payre) retrace l'histoire matérielle du retable dont l'aspect actuel résulte d'une suite importante de modifications apportées au cours des siècles. La plupart des différents éléments qui le constituent sont des réemplois.
"Le retable en pierre date du XIVème ou XVème siècle. A l'origine, il devait appartenir à une autre église, et ses dimensions étaient plus importantes. Il aurait été démonté de son emplacement initial pour être remonté partiellement au XVème siècle dans l'église de Notre Dame de Laval. Lors de ce montage, il est repeint une première fois. On ne sait si la Vierge actuelle a été mise en place à ce moment là."
Ceci est justifié par des éléments matériels:
- le retable initial en pierre .était de plus grande dimension. La logique de montage des différents blocs de pierre montre des manques et des traces de la polychromie, a priori originales sont retrouvées sur les parties cachées par le montage actuel.
- l'emplacement actuel est l'emplacement initial lors de son installation à Notre-Dame de La Val. Au vu de ses dimensions (3m91 de haut à partir du sol x 3m de large) , il n'occupe pas toute la largeur du chevet (circulation possible autour du retable?).
- l'observation des enduits, appareillages et bois à l'arrière du retable.
"Entre sa mise en place dans l'église le XVIème ou XVIIème siècle, le retable est vandalisé: têtes, mains et attributs des personnages sculptés sont cassés sur la prédelle et le premier registre.
A cette même époque, il subit un remaniement important. Outre les réfections en argile pourdissimuler les traces de vandalisme, le retable en pierre est agrandi par l'adjonction d'éléments en bois. Viennent s'insérer dans le chevet la sculpture du Christ dans une niche, des panneaux latéraux et en partie haute supportant quatre bas reliefs, six anges et quatre scènes historiées, et enfin une corniche. L'ensemble reçoit un second repeint."
"En 1781, l'autel en bois est remplacé par un autel en marbre. A cette époque, leséléments en bois sont victimes d'une attaque d'insectes xylophages."
L'ancien autel est déposé dans la chapelle Sainte Anne mais sa table sacrée a été insérée dans le nouveau maître autel en marbre.
"Au XIXème siècle, une importante remise en état du retable est entreprise sur plusieurs dizaines, et ce jusqu'en 1887. La partie pierre et la partie bois semblent être démontées puis remontées. Une consolidation du montage est faite à l'arrière du retable. Les éléments en bois infestés (corniche, panneaux supérieurs et latéraux sont remplacés par des éléments en chêne. Certains éléments détériorés de la partie en pierre dont la plupart des réfections en terre sont refaits en plâtre. Les fonds des scènes en pierre sont retaillées ce qui fait disparaître une partie la polychromie. Enfin le tout semble à nouveau polychromé."
Probablement contemporaine de cette restauration, le mur du chevet est repeint, avec réalisation d'un décor sur la voûte. Ce décor partiellement visible à l'arrière du retable en partie haute (2009) porte ladite de réalisation et la signature des artisans: " 1887 Lefort Fils".
"Entre 1900 et 1930, les montants des scènes du retable en pierre sont taillés, le socle de la Vierge est rehaussé. Une toile est posée sur la corniche, sur les panneaux (latéraux et supérieurs)et sur la porte, pour rendre solidaires les éléments bois disjoints. L'ensemble du retable est une fois de plus repeint."
"Vers 1960, sous le deuxième concile œcuménique du Vatican, l'autel en marbre, en raison du changement de liturgie, est décollé du mur pour que le prêtre puisse officier à l'arrière de l'autel, face aux fidèles."
Le tabernacle aurait été inséré dans le mur sud du chevet, soit cette occasion soit en 1952-1953.
"En 1986, le retable est vandalisé: les sculptures des 6 anges, des 4 clercs et les 4 scènes en bois, sont volées. A ce jour, elles n'ont pas été retrouvées.
En 1988, une équipe de restaurateurs fait une étude en vue d'une restauration et de nombreux sondages sont effectués. (Cf plus haut).
Selon les souvenirs des fidèles, dans les années 1990 (1996?) les voûtes néogothiques ont été décapées à la demande du prêtre."
2017-2018: Le retable est en restauration.
La photo de référence a été prise avant le vol (1986). La carte postale a été éditée par Combier Imprimeur Macon (CIM) entreprise qui a fonctionné de 1907 à 1982. Le musée Nicéphore Niepce de Châlon-sur-Saône conserve la diapositive couleur originale qui a servi à l'édition de la carte postale (Renseignement donné par Christian Passéri - Service Documentation).
Pour agrandir carte postale, cliquer dessus).
En 2O21 Thierry Meynier (Quillan) publie sur Face Book, cette ancinne carte postale de
Collioure. Si l'auteur du tbleau découvert derrière le retable de Notre-Dame de La Val, au
moins on reconnait le paysage qui a servi de modèle.
Août 2018 Le retable a été restauré.
Ce travail de restauration a été effectué par Paola Casaccio et Mirella Biancavilla qui ont fait l'objet d'un bel article de Catherine Betti, intitulé "Femmes de l'Art" dans le n°93 de Terres Catalanes (septembre,octobre,novembre 2018). Ce numéro, offert par Catherine Betti est consultable à la bibliothèque de Caudiès. Le photographe Christian Bachelier a autorisé la reproduction sur le site de ses photos illustrant l'article.
Registre gauche restauré: Naissance de Marie
Registre droit restauré
Prédelle restaurée
Le numéro du journal L'Indépendant daté du 23 Août 2018 relate "l'inauguration".
En 2020, la messe du 15 août ne peut avoir lieu à l'intérieur de la chapelle de Notre-Dame de La Val en raison de l'épidémie de Covid 19, mais l' association Patrimóni Caudierenc invite à voir les 4 statues nouvellement achetées pour remplacer les saints volés.
Il s'agit de Saint Marc et Saint Luc à gauche, Saint Mathieu et Saint Jean à droite (Photo Andrée Tricoire)
En 2020, Bernard Gout met son talent au service de la restauration des Anges sculptés qui avaient été volés en 1986:
"Les anges du haut manquants sont faits sur un panneau de médium de 1 cm d’épaisseur découpés, peinture et vernis acrylique. L’idée est de donner l’impression de statues en relief telles
qu’elles étaient sur la photo ancienne.
Ici de chaque côté du Christ deux anges blancs"
La galerie de photos montre les anges volés (collection Fabre 2010) , la anges sculptés avant le vol (carte postale de référence, collection Dominique Boyer), les deux anges peints par Bernard Gout (collection Gout).
Cliquer sur les photos pour les agrandir.
Vous pouvez voir les autres réalisations de Bernard Gout (en particulier la peinture murale des gorges de Galamus et le trompe-l'œil du Grand Hôtel des Postes à Saint-Paul de Fenouillet) , en cliquant sur le bouton qui mène à son site. Vous quittez alors le Musée Virtuel de Caudiès; pour y revenir, fermez l'onglet.
Pour le lundi de Pentecôte 2021, une messe est célébrée dans le Parc au pied de l'Ermitage. La chapelle est ouverte pour permettre aux visiteurs
d'admirer la restauration en trompe l'œil poursuivie par Bernard Gout. Au cours de cette matinée, Jean-Paul Fabre a fait ce beau reportage photographique pour le Musée Virtuel. (Cliquez sur
les images de la galerie pour les agrandir).
Les statuts de 4 apôtres avaient été mises en place précédemment.