Certaines délibérations consulaires (in Albert Bayrou, Caudiès-de-Fenouillèdes, à la recherche du passé) concernent le bétail:
1723 - les habitants Caudiès "ne pourront tenir de bétail pour fienter leurs terres que à proportion de son compoix, sur le pied et à raison de dix bêtes à laine ou chèvres pour chaque stérée de terre."
1728 , 17 novembre - l'intendant défend de tenir des chèvres dans l'étendue de la province, sans sa permission: la communauté est autorisée à en avoir 120.
1734
1765 - les chèvres commettent beaucoup de dégâts, principalement dans les vignes et sur les arbres fruitiers.
1768 - Bernard ROQUEFORT est le berger de Raymond OLIVE.
1773 - la pâture du sieur DELUZEAU est abandonnée depuis plusieurs années: elle est attribuée aux sieurs ROQUEFORT et Barthélémy JAMMET, comme vie abandonné; ils en paieront les charges.
1775, 22 octobre - " Les sieurs AUDOUY, BENET, RIVIÈRE et Joseph TRIQUOIRE ont de grands troupeaux de chèvres châtrés et mainons qu'ils font pacager dans tout le territoire de la communauté et qui portent préjudice aux terres cultes et incultes".
La communauté leur donne quinze jours pour faire sortit leurs troupeaux du territoire d Caudiès, avant poursuites. Chaque habitant pourra tenir une chèvre pour 20 sols de compoix.
1780, 5 mars - La picote ravage les troupeaux: la déclaration doit être faite. Les bêtes malades seront mises en quarantaine.*
* il s'agit de la picotte ou petite vérole des moutons, épizootie décrite au XVIe siècle par le Docteur Laurent Joubert et qui figure dans le livre du Dr Paulet.
Albert Bayrou a encore relevé qu'en mai 1782 une épidémie ( suette ?) a entrainé 14 décès à Caudiès dont le maire perpétuel et les 2ème et 3ème consuls.
Au mois de novembre de la même année, - Paul BÉNET offre de fournir un gardien pour le troupeau de chèvres de la communauté pour 20 s. par chèvre et par an, le petit lait étant nécéssaire pour traiter les malades de l'épidémie (120 chèvres au maximum).
En 1785, Raymond GOUZOT , fils cadet est noté comme berger communal.
En 1792, les habitants pourront faire paitre sur les communaux 2 chèvres et 12 brebis par arpent de terre culte qu'il auront en qualité de fermiers.
An III - Épidémie de morve chez les ovins et les chevaux
An Xi - Nombre de chèvres du troupeau communal = 160
En 1808 - parmi les 4 conscrits tirés au sort, est noté: DENUS Antoine, dit Labat, berger métairie du Bouix.
En 1810, les habitants ont plus de chèvres que le nombre permis et introduisent des chèvres étrangères. Le maire prend 1 arrêté:
1 chèvre pour 10 F de contribution foncière.
1811 - Certains habitants ont "rétréci et même fermé les carcérades" qui conduisent les animaux au pâturages.
1818 - Le troupeau de chèvres comprend 150 bêtes.
1837 - MÉROU Baptiste est noté comme berger.
1853 - Taxe à payer pour les bestiaux sur les vacants de la commune: chèvres = 1 F moutons = 0,15 F
1857 - Rétribution pour le pacage: chèvre indigène 1 propriétairesF chèvre étrangère 3 F
brebis indigène 0, 15 brebis étrangère 0,30F par mois
1877 - Le sieur Bernard Armagnac offre 2 F par mois pour prêter son local afin d'abriter le troupeau de chèvres.
1892 - "Les propriétaires qui introduiront un nombre quelconque de chèvres dans les troupeaux bêtes à laine seront l'objet d'un procès verbal".
1919 - Prix pour du la garde des chèvres: 4,25 F au lieu de 3,25 F et 1 F pour l'imposition du pacage.
1920 - Salaire du chevrier à partir du 1er novembre: 2400 au lieu de 1100.
L'image suivante est celle d' un " bail à cheptel " passé entre Antoine Lacroix, cultivateur et Auguste Benet Serres, propriétaire (tous deux de Caudiès) le 11 décembre 1809 devant Antoine Pepratx, notaire impérial.
Dans le livre "Voyage pittoresque dans les Pyrénées françaises et dans les départements adjacents" paru en 1830, l'auteur Joseph Antoine Cervini fait le récit suivant:
"Pendant qu'à notre insu M. Armagnac* mettait à contribution tous les habitants de Caudiès pour nous faire cette galanterie, et que nous étions devant la porte de sa maison à respirer l'air frais du soir, nous vîmes arriver un grand nombre de chèvres qu'un seul gardien conduisait. Le long de la rue qui aboutit à la place où l'auberge est située et à l'entrée des rues latérales, ces chèvres se séparaient successivement du troupeau et se dirigeaient seules vers les habitations de leurs maîtres. Au son perçant d'un cornet à bouquin nous les revîmes encore le lendemain à l'aube du jour, et au moment de notre départ, se rassembler toutes sur la même place et partir en troupeau pour les pâturages des montagnes. C'est avec le lait de ces chèvres que l'on fait dans les Bastides et les métairies de la vallée de la Boulsane des fromages frais, dont le goût exquis nous rappela les meilleures recuites d'Italie."
Cette pratique existait toujours pendant la première moitié du 20ème siècle, racontée par Marie-Paule Boyer dont la belle-mère Marthe possédait des chèvres (rue de la gare) et plus récemment par Dany Bouvier née Jorda dont l'arrière grand-père né en 1874, Joseph (Baptiste,Cyrille) Vidal a été bouvier communal à son retour de la guerre de 1914-1918. Il y avait encore un berger communal dans les années 1950.
L'élevage caprin, explique l'absence de végétation sur le flanc des montagnes adjacentes, telle qu'on peut l'observer sur les anciennes cartes postales et photographies.
* Joseph Antoine Cervini accompagné de l'illustrateur Antoine-ignace Melling ont été mandaté par l'état français pour faire découvrir les Pyrénées, méconnues par rapport aux Alpes, en publiant le compte-rendu de leur voyage à travers les Pyrénées d'Est en Ouest. A Caudiès, ils sont descendus à l'Auberge Saint Jean-Baptiste.
Troupeau de chèvres sur la Pelade, photographié en janvier 2017.
Dans l'édition du 28 août 1822 du Journal de Toulouse est publiée une annonce de vente de moutons à Caudiès.
Sur le recensement de la population de Caudiès de 1906 (archives.cd66.fr) est cité Mérou Pierre, berger, né en 1834, domicilié quartier de la gare avec son épouse Mérou Anne née à Caudies en 1832.
En 1868, la commune de Caudiès dépose auprès du conseil général, une demande pour l'établissement d'un Marché à bestiaux mensuel, qui donne un avis favorable (malgré l'opposition de la commune de St Paul). Cette demande est motivée par le fait qu'entre les foires tenues dans la commune, les habitants pour s'approvisionner dans l'Aude ou l'Ariège, sont obligés de s'absenter environ 1 semaine.
En 1891, comme le rapporte le journal Le Radical dans son numéro du 28 octobre, Caudiès fait face, comme tout le département à de graves inondations.
Une petite annonce relevée dans le journal "L'ÉCLAIR" du 19 avril 1916 fait état d'un élevage de lapins au domaine de La Grave sur lequel plus tard le Docteur Grassaud fit construire sa maison.