Dans les Rapports et délibérations du Conseil général des Pyrénées-Orientales de 1934, est noté l'arrêté qui marque le début du "Projet" à savoir l'alimentation en eau potable de la commune.
En effet, en 1931, le Conseil général note dans ses rapports que parmi les maladies contagieuses déclarées dans le département la fièvre typhoïde a régressé (52 cas en 1930, 31 cas en 1931), et conclut : "Peut-être faut-il attribuer ces heureuses constatations aux louables efforts des communes pour s'assainir et assurer l'eau potable à leurs administrés".
Simone Boyer, à 14 ans, a contractré la fièvre typhoïde et elle a relaté cet épisode (In La,vie des descendants au cours du XXe siècle, 1996):
"...un hiver particulièrement pluvieux avait provoqué à Caudiès l'élévation de la nappe phréatique, faisant déborder tous les puits. Celui de notre jardin avait inondé la maison par le parquet du salon. Ma tante Marthe crut bien faire de nous en prévenir pour aller prendre sur place les mesures nécessaires.
Coïncidant avec les vacances de Noël, nous sommes tous partis à Caudiès, prenant des précautions d'hygiène pour la boisson et la préparation des aliments.
De retour à Montpellier, je souffrais de maux de tête, puis s'installa une fièvre élevée (40°) qui ne cédait pas. Le diagnostic de fièvre typhoïde fut confirmé par l'examen bactériologique du 20 janvier 1934.
C'était d'autant plus probable qu'à Caudiès de nombreux cas s'étaient déclarés, suivis de plusieurs décès."
Cette épidémie due à la mauvaise qualité d'eau de la Boulzane polluée notamment par les villages situés en amont, va accélérer le projet. C'est d'abord, l'acte de naissance du SIAEP (Syndicat Intercommunal à vocation unique d'Adduction d'Eau Potable) de Caudiès, Prugnanes, Fenouillet.
La source est la résurgence de l'Adoux, au lieu-dit Les Nautes à Fenouillet, exutoire principal du système karstique alimenté par les pertes de la Boulzane. L'eau, captée par gravité vers 400 mètres d'altitude, est ensuite amenée aux réservoirs situés près de Notre-Dame de La Val par des canalisations qui empruntent les gorges du Saint-Jaume. Pour ce faire les Entreprises et les habitants ont ouvert ce sentier (GR36, maintenant touristique), bétonné pour protéger les canalisations.
Jean-Paul Tricoire confie ces photos prises par Louis Maraval pendant les travaux d'adduction d'eau dans les gorges de de Saint Jaume.
Dans la Dépêche du 16 août 1936 est publiée l'annonce de la soumission pourl 'Aduction d'eau potable
C'est en 1937 que la mairie vote et soumet au préfet, la mise à disposition de l'eau au robinet pour les habitations.
Même en 1943, malgré l'arrivée de l'eau au robinet, on se sert encore de la pompe du jardin, car la plupart des maisons de Caudiès ont un puits. (Photo extraite de "La vie des descendants au cours du XXe siècle" de Simone Boyer)
En 2004, l'évaluation des Ressources en eau des Corbières a fait l'objet d'un rapport dans lequel ont été étudié après travaux (changements de buses, pose de compteur), débits et analyses chimiques (infoterre.brgm.fr).
Puits dans les maisons
La nappe phréatique est à environ deux mètres de profondeur.
"L'eau potable coule enfin à Villeraze La Musquatière" titre L'Indépendant du 8 septembre 2005.
Ce hameau connaissait tous les étés des problèmes d'approvisionnement et devait etre ravitaillé pat la citerne des sapeurs-pompiers. La mise en place d'un
surpresseur a mis fin à ce manque.
En 2016, des compteurs d'eau individuels sont posés.
(Le tout-à-l'égout date de 1950 - In L'Indépendant 26 juin 2000) .
Relevé par Albert Bayrou ( In Caudiès-de-Fenouillèdes, à la recherche du passé,1996):
1848, 17 septembre, le maire* a dit que "la commune de Caudiès, quoiqu'entourée d'eau dans tous les sens, est la commune la plus mal abreuvée du département."
Le conseil est d'avis qu'on établisse une fontaine sur la place publique.
1852, on réclame toujours une fontaine sur la place. (Maire Laforge)
1854 Construction de la fontaine
Dans le Journal des Pyrénées-Orientales du 30 avril 1862, est relevée l'acquisition par la commune d'une prise d'eau pour les fontaines publiques (geneanet.org).
Cette photo faite par Louis Maraval et confiée par Jean-Paul Tricoire, correspond à la prise d'eau sur le canal de Garouda dont il est question dans l'article ci-dessus.
Cette vieille fontaine existe toujours, conme en témoignent ces photos et fonctionne encore (Juin 2022 - Jean-Paul Tricoire). Elle est située en contrebas de la rue de la Fabrique.
1863 Arrosage des jardins avec l'eau qui se perd des fontaines publiques (Albert Bayrou).
1890 Subvention du Conseil général pour réparations des fontaines.
cliquer sur les photos pour les agrandir.
En août 1995 notamment une fête de quartier est organisée place de la fontaine sous les muriers-platanes, à l'initiative d'Henri Rogé, et de sa femme Janie. Les boissons sont mises à rafraîchir dans la fontaine et...les enfants aussi.
De nombreuses bornes-fontaines avaient été mises en place en France, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, lorsque l'eau potable n'arrivait pas encore aux habitations.
Cette lettre datée du 4 juin 1861 (sans doute un double), trouvée dans les papiers et actes personnels de François Joseph Laforge (maire de Caudiès de 1852 à 1860), confiés par Geneviève Saqué Lanat et André Badie, indique que les bornes fontaines ont été installées à Caudiès en 1855 et que l'eau était déjà un enjeu.
Argumentaire du Préfet
Le Maire Henry Bataillé transmet à François Joseph Laforge, maire précédent, la réponse négative du Préfet à sa réclamation.
Il existe aussi des fontaines autour de Notre-Dame de La Val .
Relevé par Albert Bayrou dans les Extraits des délibérations municipales (In Caudiès-de Fenouillèdes, à la recherche du passé. 1996):
1925, 16 février - Achat d'un terrain pour la construction d'un lavoir.
Dans la Journée Industrielle du 27 avril 1926, est passée l'annonce suivante:
Eau Thermale
Dans le dictionnaire de toutes les communes de France de 1844 de Girault de Saint Fargeau, l'article concernant Caudiès note l'existence d'une source chaude à Aigues-Bonnes.